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Pour lutter contre le changement climatique, il y a les fanas de la rupture technologique, façon Elon Musk, qui veulent délocaliser l’humanité sur Mars. Et il y a ceux, un poil plus pragmatiques, qui préfèrent se pencher sur des recettes éprouvées du passé et les remettre au goût du jour. Le tramway et le vélo ont eu leur retour en grâce, c’est au tour du train de nuit avec Midnight Trains. L’idée de cette start-up montée par Adrien Aumont et Romain Payet, anciens de KissKissBankBank, est simple comme bonne nuit : rendre de nouveau cool ce moyen de transport.
Boutique hôtel roulant
Pour cela, ils ont tout revu pour que le voyage fasse de nouveau partie des vacances. Évidemment, finis les trajets en mille-feuilles entre des inconnus aux chaussettes douteuses… Mais pour autant, ils ne veulent pas relancer des palaces inabordables façon Orient Express avec serveurs à gant blanc et lustre à pampilles. Midnight Trains serait plutôt un boutique hôtel roulant avec une déco moderniste bien dans l’air du temps signée Yellow Window, et des prestations au diapason comme une conciergerie via une appli et des cabines pour toutes les tailles de tribu (du voyage en amoureux à celui en bande de potes). Détail qui nous parle chez Time Out, il est déjà prévu que le bar serve des cocktails signature et des vins so nature…
Train de vie
Sur le papier, un train de nuit coche toutes les cases du mieux voyager. Il émet vingt fois moins de gaz à effet de serre par kilomètre et passager que la voiture ou l’avion. Il permet de mieux organiser son temps. Et, côté confort, manger attablé dans un bon restaurant (roulant) avant de rejoindre sa chambre cosy pour arriver frais comme la rosée en plein cœur de la ville, ça défonce tout. Difficile de revenir poireauter dans un aéroport après ça ! Le projet sera centré sur Paris avec des trajets en étoile filant vers les destinations à plus de 800 km comme Madrid, Lisbonne, Porto, Milan, Venise, Florence, Rome, Vienne, Prague, Budapest, Berlin, Hambourg, Copenhague ou encore Édimbourg.
Retour vers le turfu
Le train de nuit français revient de loin. En 2016, Alain Vidalies, alors secrétaire d'État aux Transports affirmait que “la fréquentation des trains de nuit est en baisse de 25 % depuis 2011”. L’État coupe alors les subventions et signe ainsi l’arrêt de mort de la majorité des lignes. Deux ans plus tard, un rapport de l’Autorité des transports nuance les chiffres : “le taux d'occupation des trains de nuit (47 %) était près de 10 points au-dessus de la moyenne de l'activité Intercités”. Les trains de nuit revoient le jour en 2021 avec, en guest-star, Jean Castex au micro d’un Paris-Nice.
Un coup de sifflet du départ du premier Midnight Trains est prévu quant à lui en 2024, le temps d’acquérir le matériel roulant, de négocier l’accès au réseau, de nouer des partenariats avec les entreprises de traction… Il reste quelques inconnues de taille comme le prix des billets ou la fréquence des voyages, mais on a déjà envie de partir.