Cinq églises du Grand Paris à visiter (si vous avez la flemme de faire la queue à Notre-Dame)

Avec 40 000 visiteurs attendus par jour, ça va être très chaud de visiter Notre-Dame à partir du 8 décembre. Pas autant que le 15 avril 2019 mais quand même. En attendant que l’engouement se calme tout en restant dans le thème mystique, cela peut être l’occasion d’aller visiter d’autres églises parisiennes. Elles offrent dans la même ambiance de recueillement associée à des architectures étonnantes ou des œuvres extraordinaires. Paris compte 40 000 œuvres d’art conservées dans les 96 lieux de culte. Si on retire la soixantaine de chefs-d'œuvre réintégrés dans Notre-Dame, ça vous laisse de la marge pour vous émerveiller !

Keith Haring à Saint-Eustache

Fraichement restaurée (elle aussi !), l’église où a été baptisé Molière a noué un lien étroit avec l’art contemporain. En se promenant, le visiteur peut ainsi admirer dans la chapelle Saint-Vincent de Paul un triptyque en bronze mystico-catholique plein de vie et de mouvement signé Keith Haring.  Il s’agit d’une des huit copies de sa toute dernière œuvre réalisé quelques mois avant que l’artiste ne soit emporté par le SIDA.

Où ? 2 imp. Saint-Eustache, Paris 1er

La structure métallique de Notre-Dame-du-Travail

Heureux hasard ! Cette église bâtie pour les ouvriers travaillant aux expositions universelles parisiennes du début du XXe siècle (c’est même dans son nom) baigne dans une atmosphère industrielle assez unique. La raison ? L’architecte Jules-Godefroy Astruc très inspiré par Eiffel et sa tour (inaugurée en 1889) a conçu une charpente entièrement en poutre métallique qu’on ne trouvait alors que dans les usines. 

Où ? 59, rue Vercingétorix, Paris 14e

La classe brutaliste de Notre-Dame du Raincy

A tous les Parisiens partis s’extasier au pied de l’église Perret du Havre – eh oh, doucement dans le fond -  sachez qu’elle a une vieille sœur sous les latitudes franciliennes. Depuis 1922, la ville du Raincy, dans le 93, héberge une église elle-aussi crayonnée par les frères Auguste et Gustave Perret. Alors oui, elle ne toise « que » 43 mètres de hauteur contre 107 pour celle du Havre, mais elle frime tout autant avec la même dégaine brutaliste, entre murs en béton armé, clocher digne de Metropolis et kaléidoscopiques vitraux multicolores.

Où ?  83 Av. de la Résistance, 93 340 Le Raincy

La Pietà d'Eugène Delacroix à l'église Saint-Denys du Saint-Sacrement

Assez souple en matière de laïcité, Eugène Delacroix, auteur du banger révolutionnaire « La Liberté guidant le peuple », a également mis son talent au service de l’Église. Par exemple avec cette magnifique Pietà exposée dans l’église Saint-Denys du Saint Sacrement. Ce tableau commandé par le Préfet Rambuteau en 1840 « laisse dans l’esprit un sillon profond de mélancolie » dira Baudelaire (qui s’y connaissait en spleen).

Où ? 68 ter, rue de Turenne, Paris 3e

Saint-François d’Assise à cathédrale Sainte-Croix des Arméniens

Mais que fabrique dans une cathédrale arménienne cet austère et beau Saint François d’Assise en extase signé de Germain Pilon (1528-1590) un des plus célèbres sculpteurs français de la Renaissance ?  A l’origine, l’œuvre devait orner la rotonde funéraire des Valois à Saint-Denis mais elle ne fut jamais achevée. La statue en marbre se retrouva donc un temps au Louvre avant de rejoindre au 19 siècle cette église alors dédiée à Saint-François d'Assise. Mais celle-ci fut confiée à la communauté arménienne en 1970. Tout s’explique.

Où ? 13 rue du Perche, Paris 3e