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Elle pleurait des larmes révolutionnaires de sang, la voilà qui chiale bleu, couleur de la ville de Paris. Dans le très street arty 13e arrondissement de Paname, la polémique "Marianne" de l'artiste américain Shepard Fairey (aka Obey Giant) en voit de toutes les couleurs ! Et n’en finit pas de déchaîner les passions…
Pour rappel : cette fresque géante, chantournée au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, avait fait les frais d’une action coup de poing en décembre dernier : un collectif militant avait barré la devise « liberté égalité fraternité » et peint des larmes rouges sur les joues du symbole de la France. Un signe fort pour protester contre le gouvernement actuel, et dénoncer "la violence de notre monde et l’urgence que nous ressentons tous", comme la rapportaient nos confrères de Hiya !. Beau joueur, Shepard Fairey, avait répondu à l'époque au même média en confirmant qu'il soutenait "tous ceux qui protestent contre l’injustice".
Mais c'est là où on voit que l'art rejoint le politique : un temps officiellement d’accord sur le fond, l’artiste — proche d'Emmanuel Macron à qui il a offert une copie de l'œuvre, qui trône toujours entre les dorures de l’Élysée — a finalement déclaré désapprouver la forme, effacé ce qu'il considérait comme des dégradations et rajouté une seule larme — bleue — sur le visage éploré.
D'un coup, cette fresque street art est devenue une opération de com' XXL. Obey en a profité pour signer "The Liberté", une nouvelle version de la Marianne (avec hashtag dédié #MariannePleure), petite sérigraphie limitée à 650 exemplaires... Laquelle porte désormais pour slogan "L'action vaut plus que les mots". Une vente en édition limitée aura lieu mercredi 17 février 2021 à 19h sur le site Itinerrance.fr et sur obeygiant.com. Tous les bénéfices seront intégralement reversés à l'association "Les restos du cœur."