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9-3, tu peux pas test. En amont de la célébration de la Journée des droits des femmes, et à l’heure où la féminisation de l’espace public se pose à chaque inauguration (eh oh les stations de métro), la Seine-Saint-Denis a décidé de frapper un grand coup. Comment ? Tout simplement en annonçant son intention de féminiser les noms de 108 bâtiments disséminés dans tout le département.
Cette résolution, votée par le conseil départemental, entrera progressivement en vigueur jusqu'en 2024 et permettra de combler le retard actuel (une trentaine de noms de femmes sur 400 espaces départementaux). Les bâtiments concernés seront des crèches, des centres de protection maternelle et infantile ou encore des maisons à l’intérieur de parcs. Il est à signaler que les lieux concernés par les changements ont des noms d’usage (souvent celui de la rue), il n’est donc pas question de virer des noms d’hommes pour virer des noms d’hommes.
Pour cette année 2022, une vingtaine de noms de lieux seront féminisés, au fil de moments commémoratifs et de célébration. Pour lancer la machine, le 8 mars, c’est la Bourse du travail de Bobigny qui a pris le nom de la journaliste et femme politique allemande Clara Zetkin, à l’origine de la première Journée des droits des femmes en 1911.
Comment sont choisis les blases ? Le conseil départemental a établi une liste d’environ 130 noms. Pour chaque spot, trois matronymes seront proposés et le choix sera ensuite réalisé en concertation entre les élus locaux, les agents en poste et les intervenants des différents lieux. Quant aux maisons à l’intérieur des parcs, les visiteurs pourront également prendre part à la discussion.
Si l’on a récupéré la liste des 108 lieux, il n’a été communiqué qu’une petite liste de noms de femmes. Ceux-ci sont très divers, aussi bien français qu’internationaux, et célèbrent des militantes, des scientifiques, des artistes ou des sportives. On y croise par exemple la cinéaste Agnès Varda, la peintre Frida Kahlo, la biologiste kenyane Wangari Muta Maathai, la femme politique brésilienne assassinée en 2018 Marielle Franco ou la nageuse Camille Muffat. On attend la liste finale, en espérant peut-être apercevoir des noms de femmes directement en lien avec le département.