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Pour ses 15 ans en France, la plateforme suédoise Spotify a dégainé la liste des artistes et chansons françaises ayant le plus scoré depuis son premier stream le 7 octobre 2008. Dans la liste : beaucoup de mecs, de rap et de (Grands-)Parisiens.
Mais c’est bien Marseille (bébé) qui squatte le haut du palmarès des artistes les plus écoutés, avec l’hyperactif rappeur Jul – qui a sans doute sorti un album de platine depuis qu’on a commencé à écrire cet article. Juste derrière le Phocéen, place aux rois essonniens : en deuxième position, c’est Ninho, l’homme qui claque des certifs comme il respire, récemment de retour avec Jefe, et qui sera en concert unique à Paris au festival We Love Green le 31 mai 2024. Sur la troisième marche, on trouve les bien trop rares frères des Tarterêts de PNL, à cette position avec seulement quatre disques – un potentiel à exploiter.
Niveau chansons, on n’est pas loin de suivre le même CV avec, dans l’ordre, « Bande organisée », labellisée « banger ultime de soirée » depuis sa sortie à l’été 2020, streamée quasiment un quart de milliard de fois ; « La vie qu’on mène » de Ninho ; et « La Kiffance » de Naps.
Aya au top à l’étranger
Et les filles dans tout ça ? Absentes du top 3 global, elles sont menées par Aya Nakamura, suivie de Zaz et Indila. Par contre, Aya plastronne très fort à l’étranger où « Djadja » et « Copines » sont les titres chantés en français les plus écoutés hors Hexagone après « Ramenez la coupe à la maison » de Vegedream. A signaler qu’avec l’idée de mettre la focale sur les artistes femmes, Spotify a lancé en 2021 le programme Equal, qui avait soutenu la vaporeuse rappeuse Lala &ce, jamais avare en expérimentations. Un conseil : allez jeter une oreille à Baiser Mortel, sa fresque hip-hop produite par Low Jack, ça fera grimper sa cote et ça vous ouvrira l’esprit.
On finit avec un petit saut dans le passé. Si le classement est aujourd’hui dominé par le rap et les musiques urbaines, voici les titres qui cartonnaient en 2008 en France sur la plateforme : « Beggin » de Madcon, « You Ain’t Goin’ Nowhere » de Bob Dylan et The Band, et « Heart of Gold » de Neil Young. Une autre époque.
Vous aimez le Grand Paris et le rap ?
Alors vous serez contents de mater le docu Le Grand Paris du rap, réalisé par Jean Morel, le Monsieur Loyal de l'estimable média Grünt, et l’auteur-réal Simon Maisonobe. Un docu qui détaille comment la lumière a été mise sur la scène rap francilienne au cours de la décennie 2010, faisant d’elle l’une des places fortes du genre dans le monde.
Construit autour de témoignages de journalistes, d’observateurs du genre et de rappeurs, ce “Grand Paris du Rap” part d’un groupe ou un artiste, le replace dans son contexte géographique, avant de pointer son importance dans le développement du rap régional. Bien au-delà d’un simple catalogue, il détaille les spécificités et apports stylistiques de chacun, tout en dessinant leurs féconds liens. Bref, si vous êtes passé à côté de la supersonique décennie rap francilienne qui vient de s’écouler, voilà un bon moyen de vous rattraper.