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Depuis qu’on a découvert son projet aux Rencontres d’Arles en 2019, le travail de Lee Shulman est l’un de ceux que l’on suit avec le plus d’avidité dans le monde de la photographie. Pourtant, Lee n’est pas (vraiment) photographe. Ce réalisateur britannique est aussi et surtout un collectionneur. En 2017, il récupère d’abord les nombreuses diapositives de sa famille, avant de se mettre à acheter celles de parfaits inconnus sur eBay ou en brocante, toutes issues des années 1930 à 1980. Désormais, après un tri aussi minutieux que chronophage, il les met en scène à travers d’immenses murs de diapos et en impressions XXL, comme ces jours-ci à la Samaritaine.
Sur les vitrines, les ascenseurs et les murs du grand magasin Art nouveau, les visages rieurs et allègrement poseurs d’anonymes racontent tous une époque, qu’on découvre et savoure comme un album photo retrouvé au grenier – la poussière et les ratés en moins. Tous amateurs, ces clichés semblent pour certains tirés de films d’auteur, quand d’autres pourraient être l'œuvre d’un Martin Parr (avec qui Lee Shulman a collaboré le temps d’un livre, Déjà View, paru en 2021). Plongez-y sans attendre jusqu’au 23 avril, dans le cadre de la programmation “Paris-Venise” imaginée par la Samaritaine en amont de la biennale. Avant, peut-être, d’aller fouiller vos propres archives.
Où ? La Samaritaine, 9 rue de la Monnaie, Paris 1er.
Quand ? jusqu’au 23 avril.