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Après trois mois d'occupation, la Gaîté Lyrique a été évacuée ce matin par la police

Quid de la suite ?

Rémi Morvan
Écrit par
Rémi Morvan
Journaliste, Time Out Paris
Suite à son occupation par des mineurs exilés, la Gaîté Lyrique ferme tous ses espaces « jusqu’à nouvel ordre »
© Arty Farty
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Triste réveil à la Gaîté. Ce mardi 18 mars, à 6h, les forces de l’ordre ont brutalement évacué les 400 jeunes isolés qui occupaient la Gaîté Lyrique depuis le 10 décembre dernier, et étaient soutenus par plusieurs centaines de militants et élus. Une intervention qui fait suite à la signature, lundi, d’un arrêté d’expulsion par le préfet de police Laurent Nuñez.

Repoussés dans les rues adjacentes, les jeunes se sont vu proposer des solutions d’hébergement temporaires à Paris ou en province, refusées pour la plupart, car « la solution n’est pas de nous déplacer ailleurs », estiment ces jeunes migrants qui réclament un accueil sur le long terme et la reconnaissance de leurs droits. Des sujets sur lesquels la Mairie de Paris et l’État ne cessent de se renvoyer la balle depuis plusieurs mois

Une occupation entamée le 10 décembre

Cette évacuation met fin à une occupation entamée le mardi 10 décembre par 300 personnes rassemblées dans le Collectif des jeunes du parc de Belleville. Un collectif créé en octobre 2023 qui appelle, au moyen d’occupations et d’interventions dans les lieux culturels, à « I’égalité des droits pour tous et toutes, c’est-à-dire l’accès inconditionnel à un toit, à la santé, à I’éducation, à la mobilité et à la culture ». Prise par surprise, la Gaîté Lyrique a d’abord réagi avec compréhension, en « regrett[ant] le caractère subi et soudain de cette occupation, mais rappel[ant] le caractère légitime de la revendication du collectif », avant d’annuler sa programmation culturelle le 17 décembre.

Puis, après plusieurs incidents, les gestionnaires de la Gaîté Lyrique annonçaient, dans un communiqué publié mercredi 26 février, “appeler à l’aide les autorités”, “estim[ant] ne plus être en mesure d’assurer la gestion, l’entretien et l’exploitation du bâtiment”, tout en expliquant leur souhait de “reprendre la gestion dès lors que les autorités compétentes auront mis à l’abri les occupants”. Reste à voir maintenant quand et comment la Gaîté Lyrique va pouvoir revenir aux affaires culturelles.

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