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Cette expo rare sur un grand peintre français vaut largement l'aller-retour jusqu'à Barcelone

Jusqu’au 9 février, la Fundació Joan Miró, à Barcelone, explore les liens et les contrastes entre les œuvres de Matisse et Miró. Une exposition – intitulée "MiróMatisse. Au-delà des images" – pensée comme un dialogue entre deux visions de l’art moderne.

Écrit par
La Rédaction
« MiróMatisse » : l’expo immanquable qui vaut le détour à Barcelone
Fundació Joan Miró
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Henri Matisse et Joan Miró : deux géants de la peinture, deux visions radicalement différentes. Matisse, de 24 ans l’aîné de Miró, a ouvert la voie des premières avant-gardes en tant que pilier du fauvisme. Miró, lui, a pris part aux grands séismes artistiques du XXe siècle en flirtant avec le surréalisme. Si leurs styles divergent, ils ont en commun d’avoir participé à une révolution : libérer la peinture des formes, de la figuration, des images évidentes, pour explorer de nouveaux territoires artistiques.

Leur échange créatif n’était pas une question de style, mais d’énergie. Une façon de casser les codes, de secouer l’art comme une bouteille de champagne. Et si vous plongez dans leurs œuvres, les points communs sautent aux yeux. C’est justement ce que dévoile MiróMatisse. Au-delà des images, l’expo à ne pas manquer à la Fundació Joan Miró de Barcelone jusqu’au 9 février.

Comparer deux légendes comme Miró et Matisse ? Un luxe rare. La plupart des expos se contentent de solos bien sages ou de rétrospectives de groupe un peu convenues. Celle-ci donne un vrai face-à-face avec deux promesses alléchantes. D’abord, des œuvres exceptionnelles, notamment celles de Matisse, presque impossibles à voir réunies à Barcelone. Ensuite, un contraste passionnant qui dépasse la peinture, et explore aussi le dessin, les livres illustrés et les arts décoratifs. Une confrontation qui ne se contente pas de séduire les yeux, mais secoue aussi les idées.

Un exercice de comparaison

Matisse et Miró, deux génies séparés par le temps et les styles. Le premier, figure de proue du fauvisme, le second, agitateur du surréalisme. Pourtant, cette exposition révèle ce qu’on ne voit pas toujours au premier coup d’œil : des liens profonds et durables entre ces deux artistes. Miró admirait l’œuvre de Matisse, et ce dernier, en fin de carrière, puisait dans l’énergie vibrante de Miró pour nourrir ses ultimes créations.

Leur point commun ? Une même envie de dynamiter les traditions, de casser les codes pour repousser les limites de l’art graphique. Ensemble, ils ont redéfini des notions clés comme la couleur, la forme et la composition, pour ouvrir la voie à de nouveaux langages visuels.

L’expo ne s’arrête pas à de simples rapprochements : elle met en scène un véritable face-à-face entre leurs œuvres. Placées côte à côte, elles invitent à un jeu d’observation captivant, où chaque détail éclaire un peu plus les univers de ces deux monstres sacrés.

De l'image à la couleur

L’avant-garde, c’est l’art qui se libère. Fini les paysages bucoliques ou les portraits bien sages : au début du XXe siècle, les artistes comme Matisse et Miró se sont attaqués à la peinture elle-même. Leur objectif ? Libérer la couleur, la ligne, et aller à l’essentiel, en travaillant leurs matériaux dans leur forme la plus brute. Un peu comme en musique ou en poésie, où le son et les mots passent avant le sens, leur peinture cherche à sublimer l’image dans ses éléments fondamentaux, avec une obsession particulière pour la couleur pure.

L’exposition MiróMatisse met en regard ces deux approches, et le dialogue entre leurs œuvres est fascinant. Une conversation visuelle qui éclaire non seulement leurs parcours respectifs, mais aussi la révolution qu’ils ont opérée dans l’histoire de l’art.

Des vies asymétriques

Cette comparaison repose sur des rapprochements qui pourraient sembler hasardeux, mais qui révèlent une logique subtile. MiróMatisse. Au-delà des images, imaginée par le Musée Matisse de Nice, dirigé par intérim par Aymeric Jeudy, et la Fundació Joan Miró, sous la houlette de Marko Daniel, a été confiée au commissaire artistique Rémi Labrusse pour une exploration approfondie. L’objectif ? Mettre en lumière jusqu’où ces deux vies, pourtant si différentes, se croisent et se répondent.

L’art occidental repose sur une tension fascinante : puiser dans l’héritage de la tradition tout en cherchant à la dépasser. Cette quête exige rigueur, réflexion et une capacité à absorber les influences extérieures. Ici, l’exposition ne se limite pas à une expérience visuelle : elle propose une réflexion sur l’impact de l’art, aussi bien sur nos vies que sur celles des artistes qui en ont redessiné les contours. Une rencontre entre deux trajectoires qui questionne autant qu’elle inspire.

Matisse pour une durée limitée

Admirer les œuvres de Joan Miró à Barcelone ? Rien de plus simple : la Fundació Joan Miró possède la plus grande collection publique au monde dédiée au maître catalan. Mais pour Matisse, c’est une autre paire de manches. Les œuvres du peintre français sont rares dans la région, et les voir réunies en dehors de France est encore plus exceptionnel. La collection principale de Matisse, conservée à Nice au Musée Matisse, voyage très peu. La dernière grande exposition de ses œuvres hors de France remonte à 2009, à la Fondation Thyssen-Bornemisza de Madrid.

En clair, cette expo est une occasion en or et limitée dans le temps. Avec une fin programmée au 9 février, c’est le moment ou jamais de découvrir ces chefs-d’œuvre réunis. Ne tardez pas !

Une passion pour les arts décoratifs

Cette exposition ne s’arrête pas à la peinture. Miró et Matisse, bien que peintres de renom, ont largement exploré d’autres terrains artistiques, comme la sculpture, qui constitue un point de convergence évident entre eux. Mais l’approche comparative de l’exposition va plus loin. Elle s’intéresse aussi à leurs incursions dans les arts décoratifs, qu’il s’agisse de dessins sur céramique ou de livres illustrés. Ces œuvres, aussi mises en lumière, enrichissent l’exposition en dévoilant des facettes moins connues de leur créativité. Résultat : une immersion complète dans leurs univers, bien au-delà des toiles.

Et pourquoi pas une visite guidée ?

Envie d’un décryptage en live ? Les visites guidées de l’expo sont dispo en catalan, espagnol, français et anglais. L’idéal pour capter des infos pointues, bien plus claires que ce qu’on peut glaner en solo, surtout si vous n’êtes pas un expert en peinture (et franchement, qui l’est ?). Petit bémol : elles sont sur réservation, avec des créneaux fixes qu’il faut checker à l’avance. Mais croyez-nous, ça vaut le coup. Une manière top de plonger à fond dans l’univers des deux maîtres et de sortir avec des anecdotes qui claquent.

D'autres activités intéressantes (et même de quoi occuper les enfants)

De la même manière, une visite à la Fundació Joan Miró ne se limite pas à l’exposition elle-même. Il est possible d’enrichir l’expérience grâce à des activités complémentaires, comme l’achat du catalogue, parfait pour prolonger la découverte, ou encore la participation à des conférences et ateliers régulièrement organisés dans les espaces de la fondation. Actuellement, plusieurs événements sont au programme. Parmi eux, des visites avec audiodescription, prévues les 30 novembre, 11 et 18 janvier à 10 h, la projection du film Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard, le 19 novembre à 17 h, un hommage vibrant à l’usage de la couleur chez Matisse, ainsi que diverses visites commentées pour approfondir les liens entre ces deux artistes majeurs. Autant de bonnes raisons de prolonger votre immersion dans cet univers artistique.

La Fundació Joan Miró propose également une approche éducative, avec des espaces et des activités complémentaires spécialement conçus pour les visites en famille. Pour en savoir plus, vous pouvez réserver des billets pour groupes familiaux via ce lien, vous inscrire à la newsletter de la fondation afin de recevoir en avant-première les informations sur les événements à venir, ou encore découvrir les ateliers disponibles lors de votre visite.

Sans compter la Salle d'attente...

Et pour finir, un petit détour par l’un des espaces les plus inattendus de la Fundació Joan Miró : la Salle d’attente (oui, oui). Sur le papier, ça ressemble à un vestibule basique, mais en réalité, c’est une installation artistique qui réinvente l’idée même d’un lieu de passage. Oui, vous pouvez vous y poser en attendant vos amis, mais ce n’est pas tout : avec ses coussins et ses assises ornés de motifs très « mironiens », cet espace est aussi une œuvre d’art à part entière.

Imaginez : vous visitez l’expo en groupe, chacun à son rythme. Vous avez terminé, mais les autres traînent encore devant un tableau. Plutôt que d’attendre debout, pourquoi ne pas vous poser ici ? La boutique et le café restent des options, mais la Salle d’attente, elle, offre une ambiance colorée et ludique, idéale pour digérer ce que vous venez de voir ou juste vous imprégner de l’univers unique de Miró. 

Où ? Fundació Joan Miró, Parc de Montjuïc, s/n, Sants-Montjuïc, 08038 Barcelona, Espagne
Quand ? jusqu'au 9 février
Plus d'infos par ici. 

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