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Dans le grand tourbillon des expositions parisiennes les plus attendues, ce mois de février s’annonce particulièrement garni en nouveaux événements de qualité, avec des rétrospectives inédites, des installations immersives et des hommages à des figures emblématiques de l’art, de la musique et de la photographie.
Dennis Morris - Music + Life, à la Maison Européenne de la Photographie
C’est la première rétrospective française du photographe britannique Dennis Morris. Le Londonien est devenu célèbre pour ses portraits mythiques de Bob Marley (qu’il n’a pas quitté d’une semelle entre 1974 et 1981), mais aussi des Sex Pistols, de Marianne Faithfull, d’Oasis ou des Stone Roses. Il a été un témoin unique de l’évolution de son quartier de Dalston, de la vitalité de la diaspora caribéenne, de la naissance des sound-systems… Un concentré de l’énergie de toutes les contre-cultures londoniennes de l’époque !
Quand ? du 5 février au 18 mai 2025
Où ? Maison européenne de la photographie, 5-7 rue de Fourcy, Paris 4e.
Disco, I’m coming out à la Philharmonie
Après le headbang, la boule à facettes. Du 14 février au 17 août 2025, la Philharmonie célébrera le disco en long, en large et en paillettes. Pour baliser le terrain, l'établissement évoquera les premiers jours (américains) du disco et sa filiation avec les combats politiques de la fin des années 1960. Le parcours devrait ensuite s’intéresser à des artistes et groupes ayant défini les codes du genre, avec, sur la pochette, des noms comme Donna Summer, Chic, Giorgio Morder ou Grace Jones. L’autre versant de l'événement traitera du disco comme phénomène mondial ayant infusé dans tous les domaines culturels et économiques. Enfin, la Philharmonie de Paris devrait insister sur la discothèque comme matrice de la libération des corps et de la culture club.
Quand ? du 14 février au 17 août 2025.
Où ? Philharmonie, 211 avenue Jean-Jaurès, Paris 19e.
L’art « dégénéré » : Le procès de l’art moderne sous le nazisme, au Musée national Picasso-Paris
Dès 1930, le parti nazi s’attaque à l’art moderne. Considérant que cette avant-garde sape leur fantasme d’une nation allemande supérieure, triomphante et martiale, les nazis font interdire les artistes juifs et/ou communistes et saisir leurs œuvres « impures ». La liste des persécutés inclut les plus grands noms du XXe siècle : Otto Dix, Ernst Ludwig Kirchner, Vassily Kandinsky, Paul Klee, Marc Chagall, et, bien sûr, Pablo Picasso. Quelque 700 œuvres confisquées sont présentées de manière infamante dans une exposition intitulée Art dégénéré en Allemagne de 1937 à 1941, où elles sont comparées à des dessins de malades mentaux. Le musée Picasso replace pour la première fois cette propagande de l’extrême droite contre l’art moderne dans son contexte. Pour éviter que l’histoire ne bégaie ?
Quand ? du 18 février au 25 mai 2025
Où ? musée Picasso, 5 Rue de Thorigny, Paris 3e.
Picasso, L’Art en mouvement, à l’Atelier des Lumières
L’Atelier des Lumières se propose de retracer en 40 minutes chrono la carrière de l’artiste. À l’aide de ses 140 vidéoprojecteurs laser et 50 enceintes dernier cri, le musée immergera les visiteurs dans les différentes périodes artistiques de Pablo Picasso, qu’elles soient bleues, roses, surréalistes ou cubistes. Une évolution qui l’a conduit de l’Espagne vers la France, refondant son art et ses motifs de prédilection : les artistes, les cabarets, les paysages, les scènes historiques comme Guernica ou les figures féminines (en espérant que sa toxicité envers ses dernières, désormais bien documentée, sera questionnée). Au programme des projections : Les Demoiselles d’Avignon, L’Arlequin assis, Mandoline et guitare, Portrait de Dora Maar, ainsi que des sculptures, des dessins, des céramiques, des pliages ou des papiers collés. Et, comme tous les ans, le programme long sera flanqué d’un court, de 10 minutes, dédié, cette année, à l’œuvre du Douanier Rousseau. On reconnaît volontiers que zieuter l’art naïf de cet artiste utopique en très grand format nous botte sacrément.
Où ? 38 rue Saint-Maur, Paris 11e.