[title]
Quasiment cent ans après son interdiction (en 2023), les Parisiens vont-ils de nouveau avoir le droit à la baignade dans la Seine ? Vieille marotte hygiéniste, écologiste et politique – qui se rappelle du maire d'alors, Jacques Chirac, palabrer sur sa future trempette ? –, la baignade dans le fleuve parisien signe un nouveau retour sur le devant de la scène. Si la majorité en a fait une promesse avec les Jeux olympiques 2024 comme horizon, on connaît désormais un bout de son plan pour y parvenir.
Révélé par le Journal du Dimanche, ce fameux plan se dessine en très grand, du côté du secteur de la Pitié Salpêtrière-Austerlitz. C'est ici que la mairie a lancé en février – avec un budget estimé de 80 millions d'euros – la construction d'une cuve enterrée de 50 mètres de diamètres et 34 de profondeur, pouvant contenir 46 000 mètres cubes d'eau. « L'équivalent de 20 piscines olympiques », simplifie à l'hebdo l'adjointe à la propreté Colombe Brossel. En surface, un immense parc prendra ses aises.
Et donc, le rapport entre cette cuve et la baignade dans la Seine ? Grosso modo, la cuve est censée recueillir, via des énormes conduites, le trop-plein d'eau polluée (pluie et eaux usées) des 12 et 13e arrondissements. Des eaux qui sont actuellement déversées dans la Seine lors des grosses pluies, car trop importantes pour les déversoirs d'orage postés le long du fleuve. En chiffres, l'objectif affiché par la mairie est « de passer de 2 millions de mètres cubes déversés chaque année à 100 000 mètres cubes ». Sont également envisagées d'autres mesures comme le raccordement des péniches et de maisons individuelles encore en dehors du réseau d'assainissement.
La cuve devrait être achevée en 2024 et l'eau de la Seine devrait répondre aux standards d'hygiène et ainsi autoriser la baignade. Avouons-le, cela paraît encore assez flou. Pour les endroits où il sera possible de barboter, on nous parle de l'hôtel de ville, du port de Bercy et du Trocadéro. Piquer une tête face à la tour Eiffel ? Ça paraît tellement loin !