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Jusqu’au bout, cette année 2022 aura été des plus sombres pour les cinés indépendants parisiens. Après la Clef Revival, ultime ciné associatif de la capitale expulsé en mars, c’est au tour du Luminor, salle centenaire de la rue du Temple, de voir son futur s’écrire en pointillé.
C’est dans un communiqué publié le 21 septembre dernier que la salle ouverte en 1912 a annoncé la nouvelle et déballé le contexte. Les tenanciers du cinéma racontent « subi[r] depuis des mois les assauts répétés de la Sofra, holding immobilière propriétaire des murs, qui souhaite expulser [le] cinéma pour faire une opération immobilière de bureaux/magasins ». Avant de préciser dans la foulée que, « malgré toutes [leurs] propositions de conciliation et le respect parfait de nos obligations en tant que locataires, les propriétaires ont mis leur menace à exécution devant les tribunaux ». De son côté, la Sofra indique au Monde qu’« aucun projet n’a encore été arrêté quant au sort des locaux. Lesquels peuvent servir à de multiples usages, y compris culturels. »
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Bien sûr, certains diront que les proprios font ce qu’ils veulent de leur bail. Sauf que, une nouvelle fois, un peu sur le même scénario que la Clef, un cinéma centenaire de quartier, rentable, à la programmation aventureuse et au public fidèle – 100 000 spectateurs par an – risque d’éteindre ses projos. Oui, la Sofra parle d’un potentiel futur culturel, mais pourquoi en faire un nouveau alors que l’actuel fonctionne très bien ?
En battant le rappel avec leur communiqué, les tenanciers du Luminor ont vu affleurer foule de soutiens. Outre les habitués et personnes du coin, leur pétition a, à l’heure actuelle, déjà recueilli près de 10 000 signatures. Ah oui, et la mairie serait aussi sur le coup, l’adjointe à la culture Carine Rolland annonçant au Monde que la municipalité « souhaite proposer une conciliation entre la Sofra et l’exploitant pour que le Luminor reste un cinéma ». En espérant que l'issue soit différente de celle la Clef.