[title]
Et voilà que la mairie s'apprête à enfiler sa casquette de physio de discothèque. A l'occasion de sa dernière séance en date, la semaine dernière, le Conseil de Paris a entériné le rachat de l'immeuble du 13 rue au Maire, dans le 3e arrondissement, sauvegardant par la même occasion l'activité du mythique dancing LGBT le Tango, planqué au rez-de-chaussée. Coût estimé du ticket d'entrée ? Environ 7 millions d'euros.
Mis en vente au début de l'année et objet de convoitise, le Tango, lieu caméléon plus que centenaire, s'apprête à débuter une nouvelle mue sous l'égide de la mairie et du bailleur Elogie-Siemp. Le projet, dont l'exploitation sera confiée au collectif Tango 3.0, mis sur pied par Hervé Latapie, gérant du lieu depuis 1997, devrait rester conforme à l'esprit du lieu, avec quelques évolutions. Gauthier Caron-Thibault, le conseiller de Paris qui a porté le projet, précisait lors de la séance municipale que « le Tango n'a pas vocation à être comme avant. Il était ouvert trois jours par semaine. Les autres jours devront être l'occasion d'autres activités solidaires ».
Si l'on insiste forcément sur la sauvegarde de ce lieu refuge des communautés LGBT et repaire des danseurs parisiens depuis 1896, il est à noter que cette opération s'inscrit dans un projet public plus global, avec l'acquisition des huit appartements situés au-dessus du club, qui seront transformés en logements sociaux. « On protège du logement qui risquerait facilement de partir en meublé touristique », expliquait le maire de Paris Centre, Ariel Weil, sur BFM Paris. En attendant les futures programmations, des travaux vont être lancés, notamment sur la façade. Pour que les prochaines danses du Tango brillent de mille feux.