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L'équipe du Rosa Bonheur ouvre une folle péniche avec piscine dans le 15e arrondissement

Piscine à ciel ouvert, guinguette, balnéo : on vous dit tout sur la nouvelle péniche de l'équipe du Rosa !

Rémi Morvan
Écrit par
Rémi Morvan
Journaliste, Time Out Paris
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Tel un vieux serpent de mer, la question de l'appropriation de la Seine par les Parisiens repointe le bout de sa proue. Tandis que le projet de l'Odyssée en interroge les usages, que la mairie a lancé la construction d'une cuve pour tenir sa promesse de baignade en 2024, les projets de l'appel Réinventer la Seine lancé en 2016 continuent à sortir de l'eau. A la suite de Fluctuart, le premier musée d'art urbain flottant au monde, c'est au tour de l'Arche Javel, une attirante structure rassemblant piscine, sport et guinguette, d'entrevoir une ouverture.

C'est peu dire qu'Arche (un nom encore provisoire), menée par l'hyperactive équipe de Why Not Productions – le Rosa Bonheur, c'est eux –, aura connu un chantier tumultueux, entre naissance à Dieppe, rapatriement d'urgence à Javel suite à un micmac d'écluse et allongement inopiné pour cause de Covid. Avant l'ouverture prévue pour le printemps, on a joué aux inspecteurs des travaux finis pour vous apporter les dernières infos.

L'Arche Javel
© Seine Design

Amarrée en face du parc André-Citroën, cette Arche en impose. On parle d'un bâtiment de 110 mètres de long (soit plus grand qu'un terrain de foot), de 15 de large, 7 de haut et d'un poids total de 2 000 tonnes. Tout simplement la plus grosse structure jamais construite par les architectes de Seine Design. Une barge de trois étages d'autant plus impressionnante qu'elle est entièrement vitrée, et qu'à la nuit tombée, ceux-ci auront la possibilité de s'éclairer selon la couleur choisie. « C'est un privilège incroyable d'être sur la Seine, il faut la montrer ! », s'enthousiasme Gérard Ronzatti, l'architecte en charge des plans.

Colosse flottant

Un projet aussi démesuré que complexe dans sa réalisation. « Ce qui a été techniquement délicat, c'est l'aspect composite du programme, se rappelle Gérard. Dans des contraintes géométriques très fortes, il a fallu réunir une dizaine d'usages extrêmement différents, sans cloisonnement. C'est inclusif, ça permet d'avoir une expérience globale. » « Je vais prendre un exemple : la piscine a changé d'étage plusieurs fois », illustre de son côté Sébastien Marques, à la tête du projet.

Mais c'est quoi au juste cette Arche ? « C'est un lieu sur le quai et sur l'eau, qui entremêle le sportif et le festif, avec le plus de mixité possible », ébauche l'architecte. La piscine, c'est la base du lieu mais aussi un impératif puisque l'appel à projets touchait à la « baignade ». « Et quitte à faire une baignade, on a décidé de faire une piscine de 50 mètres. Puis un centre de rééducation, une balnéo et une partie guinguette, festive », détaille Sébastien. Une piscine à ciel ouvert avec trois couloirs qui sera dispo toute l'année sur le pont grâce à une eau chauffée par des pompes à chaleur. Ce procédé sera utilisé sur l'ensemble du bateau, permettant une faible consommation en énergie. Autour du bassin, on découvre un solarium, un espace pour les sports collectifs et une piste d'athlé de 210 mètres.

Un bottin d'activités

En tout, le lieu se déploie sur 4 500 mètres carrés entre terre et mer. Au niveau 0, sous la piscine visible à travers des hublots, il y a cette folle perspective de 110 mètres. Tout ça en plein milieu d'un bateau. Le long de cette « rue centrale », on trouvera une guinguette avec un grand bar, des vestiaires, un centre de balnéo, un autre de rééducation. Dans la cale, de part et d'autre du navire, ouvriront un dancing de 100 places et plusieurs salles de sport dont une de cycling. Sur le quai, la belle saison venue, là où la Javelle fut longtemps effervescente, l'Arche ouvrira une autre guinguette, des cours de squash, des agrès et proposera même des séances de ciné en plein air. 

L'Arche Javel
© Seine Design

Sur le papier et en cette fin de chantier, ce bateau détonne. Mais à quels publics s'adresse-t-il ? « A tout le monde », répondent les tenanciers : aux sportifs pros, aux amateurs, aux personnes souhaitant boire un café, un coup, manger un bout, danser, nager… Et pas question de « trahir l'esprit » en instaurant un abonnement global, il sera possible d'accéder à toutes les activités indépendamment des autres.

Mais il existe aussi une réalité : ce beau bébé a un sacré coût. On parle d'un budget compris entre 15 et 20 millions d'euros de fonds privés, respectivement apportés par Why Not Productions, le fonds d'investissement Impala, la BPI et par Sébastien Marques. Et même si le lieu n'a pas vocation à être une usine à flouze, il va tout de même falloir l'amortir au cours des 20 ans de concession. Si le modèle économique est encore à affiner, on sait par exemple que l'entrée à la piscine sera au moins à 10 €, « pour être à coût zéro », justifie-t-on. Pas donné. Attendons cependant l'ouverture, les choses se mettent encore en place. Mais pour sûr, cette Arche va remettre le port de Javel au centre de l'attention.

Quoi ? L'Arche Javel (nom provisoire)
Où ? Port de Javel bas, Paris 15e
Quand ? Ouverture prévue au printemps 2022 

L'Arche Javel
© Seine Design

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