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Les 15 meilleurs groupes australiens de l'histoire du rock

Les 15 meilleurs groupes australiens de l'histoire du rock

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Le 28 février dernier, les enchanteurs King Gizzard ont sorti leur nouveau chef-d'œuvre, 'Flying Microtonal Banana', et le 6 juillet prochain, le groupe culte Midnight Oil passera en concert à l'Olympia. Leur point commun ? Il s'agit de deux groupes australiens. Une actualité riche qui nous a donné envie de rendre hommage à un pays dont les rockers ont longtemps été snobés, pour ne pas dire méprisés. Pourtant, l'Australie est une vraie terre de rock, une patrie d'expatriés qui a elle aussi contribué à l'histoire du genre, ou plutôt des genres : punk, garage, indie rock, hard, psyché, les « aussie rock bands » savent tout faire. La preuve en quinze groupes.

1. The Atlantics

Pionniers du rock australien, considérés comme l'un des meilleurs groupes de surf rock, ce genre popularisé par les Beach Boys et Dick Dale, les Atlantics ont connu une grande popularité chez eux et au-delà. Leur tube absolu s'intitule "Flight Of the Surf Guitar", un truc qui swingue et qui cogne, quasiment punk et garage. 

2. The Easybeats

Le groupe qui a posé les fondations du rock australien, l'alpha et l'oméga du coin. Savant mélange d'harmonies à la Beatles et de brutalité rock à la Stones, les Easybeats sont passés à la postérité grâce à leur génial hit "Friday On My Mind", qui a hélas éclipsé le reste d'une discographie à l'avenant. On pourrait citer une pléthore de morceaux de haute volée du même acabit, de "My Wedding Ring" à "Good Times" en passant par "I'll Make You Happy" ou "Sorry", tout un tas de pépites dont les qualités mélodiques sont transportées par l'énergie déployée par les musiciens. Un rock sec à l'australienne, gavé d'influences anglaises mais qui les rejoue sans complexe. A noter que l'un des deux compositeurs du groupe, George Young, est le grand frère d'Angus et Malcolm d'AC/DC. 

3. The Bee Gees

Si aujourd'hui on se souvient surtout des tubes disco du groupe ("Stayin' Alive" et compagnie), les Bee Gees possèdent en réalité une longue et riche carrière. Durant les années 1960 et au début des années 1970, les frères Gibb ont pratiqué une pop léchée d'inspiration Beatles, avec chœurs, guitares acoustiques et flopée de cordes, des compositions souvent classieuses, parfois dispensables, toujours élégantes. Symbole de la période, le délicat "I Started A Joke" rassemble tous ces ingrédients pour un résultat cristallin, bien supérieur à leurs gentilles sucreries disco. 
 

4. AC/DC

L'évidence. Le groupe qui a situé l'Australie sur l'atlas de la musique. Surtout pour la période Bon Scott, quasiment parfaite de bout en bout, à tel point qu'on s'étonne encore de voir combien le groupe a si vite trouvé son style, ces riffs bluesy et hard, cette section rythmique implacable, ces solos en culottes courtes joués par Angus Young et le chanteur charismatique planté au milieu. Des putain de concerts dantesques comme on n'en fait plus ma bonne dame, et finalement un chef-d'œuvre pour finir la décennie en apothéose avec 'Highway To Hell'. Une fois Bon Scott tragiquement décédé, AC/DC ne fera plus que bégayer, superbement certes, mais sans plus. N'empêche qu'on ne se lasse pas de revoir les images d'un "Riff Raff" destructeur cuvée 1977.

5. Rose Tattoo

Jumeau confidentiel d'AC/DC, les Rose Tattoo ont eux aussi été produits à leurs débuts par Vanda & Young, les deux leaders des Easybeats. Leur rock de prolo, qui sent le blues et la bière, n'aura pas le même écho que celui d'Angus Young et sa bande, mais il gagnera l'estime de fans hardcore. Certains d'entre eux fonderont d'ailleurs ensuite un certain groupe appelé Guns N' Roses, lesquels reprendront leur "Nice Boys" en concert un nombre incalculable de fois. Sorti en 1978, le premier album des Rose Tattoo est une pure merveille qu'il faut absolument posséder : "Remedy", Rock'N'Roll Outlaw", "Butcher and Fast Eddie", "Astra Wally", autant de chevauchées supersoniques et rock'n'roll, des secousses telluriques pour secouer la tête et conduire avec le coude sur la portière. 

6. The Saints

Pas du genre à tergiverser, les Saints. Dès leur premier disque en 1977, les types pondent un classique punk et garage, une version aussie des Stooges. Suivra un 'Eternally Yours' plus subtil et chiadé, avec l'ajout de guitares acoustiques et de cuivres notamment. Le singer-songwriter Chris Bailey continuera ensuite dans cette voie tout seul en s'entourant de divers musiciens. Avec eux, il composera et produira une vaste discographie dont la qualité ne faiblira pas jusqu'en 1988. Une œuvre qui mérite d'être redécouverte et sortie du placard des archives du rock. 

7. Nick Cave and the Bad Seeds

On ne présente plus Nick Cave, le dandy poète, sombre, explorateur des racines folk et blues du rock'n'roll. Depuis 1984, il ne cesse de s'inventer une personnalité artistique aux influences éclatées mais à laquelle sa voix de crooner possédé vient donner une cohérence totale. Il y a une forme de religiosité primitive chez Nick Cave, une transe comme seules les étendues désertiques et sèches australiennes peuvent en produire. 

8. Dead Can Dance

Fondé à Melbourne en 1981 par l'Australienne Lisa Gerrard et le Britannique Brendan Perry, Dead Can Dance s'est imposé comme une entité culte de la musique new age. Leur trajectoire passe par une quantité d'ambiances et d'atmosphères, comme un voyages à travers les époques et les lieux. Musique médiévale, chants grégoriens, rythmes d'Afrique, tonalités orientales, instruments de musique du monde entier, leur style repose sur une multitude d'emprunts et l'intérêt pour le mysticisme, mais aussi sur la complémentarité des voix des deux chanteurs. Très sombres à l'origine, leurs chansons prennent un tour plus lumineux dans les années 1990, où le groupe s'inspire davantage de la musique du monde et des percussions tribales, notamment dans le splendide 'Spiritchaser' (1996). 

9. Midnight Oil

Défenseur acharné de l'environnement et de la cause aborigène, le groupe a connu son heure de gloire dans les années 1980 et 1990. Midnight Oil, c'est quarante années de carrière, des disques d'or à la pelle, et la première place dans le classement des meilleurs disques australiens réalisés par plusieurs journalistes du pays, grâce à leur chef-d'œuvre 'Diesel and Dust' paru en 1987. Comme souvent chez les Oil, 'Diesel and Dust' évoque le sort de la planète en termes alarmistes, sur fond de mélodies rock accrocheuses. Le magnifique titre "The Dead Heart" est quant à lui dédié à la cause aborigène (« white man came, took everything »), tandis que le tube "Beds Are Burning" milite pour que l'Australie rende à certaines tribus leurs terres (« it belongs to them, let's give it back »). Pour autant, une grande partie de la carrière du groupe est méconnue de notre côté du planisphère, alors que des albums comme 'Red Sails In The Sunset' ou '10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1' regorgent de pépites pop-rock aux accents punk. Cerise sur le gâteau, la voix bien reconnaissable de Peter Garrett, le chauve le plus célèbre d'Australie.

10. Men At Work

Aujourd'hui, on peine à imaginer le succès fou de Men At Work durant les années 1980. Tout juste la nouvelle génération a-t-elle vaguement entendu à la radio des hits planétaires - et grandioses - tels que "Down Under" et "Who Can It Be Now", très représentatifs du style du groupe : des mélodies new wave efficaces avec un petit feeling reggae ou world, et une touche d'instrumentation exotique (saxo, flûte). Sans oublier la voix caractéristique et touchante du formidable Colin Hay, qui connaîtra d'ailleurs un retour de flammes dans les années 2000 grâce au comédien Zach Braff. Le chanteur fera en effet quelques apparitions culte dans la série 'Scrubs', où il chante plusieurs titres des Men At Work, dont "Overkill" en version acoustique, et il écrira même une chanson pour le film 'Garden State' de Zach Braff. 

11. INXS

La postérité a été trop dure avec INXS, sans doute parce que le chanteur Michael Hutchence a souvent attiré sur lui les lumières des médias. Un beau gosse aux longs cheveux bouclés qui sort avec un paquet de minettes (dont Kylie Minogue) et finit par se suicider à l'âge de 37 ans en 1997, il y a de quoi remplir les tabloïds et jeter le discrédit sur un groupe également trop associé à l'image négative des eighties. Pourtant, il suffit de gratter : les INXS ont composé des albums de rock, des vrais, avec des titres démentiels pour lesquels n'importe quel musicien tuerait père et mère aujourd'hui. De 'The Swing' à 'Welcome To Wherever You Are', en passant par 'Kick' ou 'Listen Like Thieves', INXS a suffisamment de bons grains pour qu'on oublie l'ivraie (quelques redites un peu ringardes, mais si charmantes). On y entend du rock'n'roll sexy, du funk blanc, un brin de blues, de la musique de yuppies, urbaine et cool, un peu insolente. Si vous ne me croyez pas, écoutez-moi cet harmonica démoniaque.

12. You Am I

Beaucoup moins célèbres chez nous qu'en Australie, les You Am I font partie de la vague alternative/grunge des années 1990. A ce titre, ils aiment les accordages inhabituels, les riffs étranges, presque dissonants, l'alliance entre la saturation agressive du heavy et la délicatesse acoustique du folk, la vitesse et la mélancolie. On trouve des similitudes entre eux et Soundgarden, Pearl Jam, ou encore les Counting Crows, alors qu'ils habitent à des milliers de kilomètres de Seattle et de San Francisco. Pour tout amoureux de l'époque, les You Am I se révèlent vite une mine d'or dans laquelle il faut prospecter durant des jours entiers. Si tous leurs disques recèlent des merveilles à n'en plus finir, on conseille de commencer par le génial 'Hourly, Daily', plus éclectique et abordable. Il y a déjà de quoi passer une saison entière à découvrir des chansons riches et profondes. 

13. John Butler Trio

Ok, vous n'aimez pas les rastas blancs altermondialistes et moralisateurs, a priori nous non plus. Mais c'est compter sans John Butler, autodidacte qui jouait dans la rue avant de conquérir le monde, oui le monde, à l'aide de sa guitare. Le type est surdoué : lap-slide, picking ou accords plaqués, banjo ou guitare électrique, il sait tout faire, tout jouer, tout arranger. Avant de virer plus mainstream, le John Butler Trio a donc épaté la galerie avec une fusion rock, blues, reggae totalement moderne. Un truc qui swingue et qui décape, à l'image de chansons comme "Pickapart", "Something Gotta Give", "Zebra" ou "Funky Tonight", mais aussi de belles ballades comme "Peaches and Cream", et des titres plus destinés aux aficionados de la guitare, "Ocean", "Believe"... On finit toujours par revenir du côté de John Butler, parce que c'est chaud, authentique et sincère. 

14. Tame Impala

Ils incarnent le renouveau d'une forme de psychédélisme cool et branché, avec beaucoup d'écho tout mou, une basse rondouillarde et des nappes de synthé honteusement lascives. Eux, ce sont les Tame Impala, groupe originaire de Perth qui semble grandir à chaque nouvel album, jusqu'à ce 'Currents' d'une cohérence impeccable, dansant et méditatif à la fois. Leurs clips revendiquent une esthétique sexy et désabusée, intello porn, qu'un groupe américain n'aurait jamais pu trouver tout seul. Bref, des mecs agaçants mais talentueux.

15. King Gizzard and The Lizard Wizard

Là, on touche le Graal. Ces fous furieux de Melbourne parviennent à sortir un ou deux albums par an, toujours fantastiques, en explorant à chaque fois de nouveaux concepts et de nouvelles pistes musicales. En l'espace de quelques albums, ils sont parvenus à une maturité impressionnante. De 2014 à 2017, le spectre est aussi varié qu'enthousiasmant : 'I'm In Your Mind Fuzz' est une folie garage punk, 'Quarters!' une expérience de jazz et de prog rock, 'Paper Mâché Dream Balloon' une réminiscence enchanteresse de la scène folk rock des années 1960, 'Nonagon Infinity' une boucle de hard rock psyché à tomber par terre. Leur dernier coup de génie s'intitule 'Flying Microtonal Banana' et il s'articule autour des micro-intervalles surtout présents dans la musique orientale. Sous couvert d'influences rétro, ces types jouent tout simplement le rock du futur, quelque chose de furieusement libre et insolent, répétitif quoique toujours surprenant. On les aime au-delà du raisonnable, un peu comme ce "Rattlesnake" qui tourne en rond au point de nous faire perdre la tête.

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