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Dernier trimestre de l’année en approche, les expos au tableau ! Après une rentrée marquée par les expositions sur la collection Borghèse et le centenaire du mouvement surréaliste, le programme d’octobre s’annonce encore plus mémorable avec certaines des rétrospectives majeures du cru 2024. Au programme ? Les icônes Chantal Akerman et Tina Barney au Jeu de Paume, la révolution Arte Povera à la Bourse de Commerce ou encore Caillebotte en majesté au musée d’Orsay. Voici de quoi faire vos devoirs en octobre !
Arte povera, à la Bourse de Commerce
On finit l’année en beauté à la Bourse de Commerce qui retrace la naissance d’un mouvement révolutionnaire : l’Arte povera. Apparu en Italie au milieu des années 1960, l’Arte povera se positionne en détracteur de la société de consommation et devient rapidement le mouvement anti-pop art, préférant les matériaux naturels ou de récupération à l’ostentation américaine. Le commissariat de l’expo, assuré par la grande théoricienne du mouvement, Carolyn Christov-Bakargiev, s’appuie sur l’important fonds de la Collection Pinault, mais aussi sur de grands prêts italiens, pour présenter au public les œuvres des protagonistes du mouvement, de Jannis Kounellis à Giuseppe Penone en passant par Giovanni Anselmo.
Quand ? Du 9 octobre 2024 au 24 mars 2025
Où ? Bourse de Commerce, 2 rue de Viarmes, Paris 1er
Gustave Caillebotte. Peindre les hommes, au musée d’Orsay
Des ouvriers rabotant un parquet, un ami rêvassant à son balcon, un inconnu qui fait sa toilette… Gustave Caillebotte, contrairement à ses amis impressionnistes, aimait représenter des hommes dans la banalité de leur existence. A l’occasion des 130 ans de sa mort, le musée d’Orsay propose une rétrospective originale de l’œuvre de ce peintre et mécène. Un témoignage exceptionnel et puissant de la vie quotidienne du Paris du XIXe et déjà un questionnement de la place du masculin dans ce siècle où tout est bouleversé (les transports, les communications, les villes…). C’est aussi l’occasion d’admirer Partie de bateau, récemment acquis par Orsay, ou le rare Rue de Paris, temps de pluie (1877), un tableau XXL exposé d'habitude à l’Art Institute de Chicago.
Quand ? du 8 octobre 2024 au 19 janvier 2025.
Où ? musée d’Orsay, esplanade Valéry-Giscard-d’Estaing, Paris 7e.
Chantal Akerman, au Jeu de Paume
Chantal Akerman a connu l’une des trajectoires les plus curieuses et engagées du cinéma belge (et bien au-delà). Pour célébrer la cinéaste décédée en 2015, le Jeu de Paume, en collab avec trois institutions du Plat Pays, offre un brillant travelling – l’une de ses spécialités – sur ses 60 ans de carrière avec des installations, des films mais aussi des archives inédites. Une œuvre qui aura été une suite ininterrompue d’expérimentations formelles et de questionnements sur l’identité, le féminisme et les relations familiales. Son film le plus connu, Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975), qui raconte l’aliénation au féminin, a été élu “plus grand film de tous les temps” par Sight & Sound, l’équivalent des Cahiers du cinéma en Angleterre.
Quand ? du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025.
Où ? Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, Paris 8e.
Takashi Murakami à la galerie Perrotin
L’une des plus grandes cotes de l’art contemporain est de retour dans la capitale. Dix-huit mois après avoir recouvert la galerie Gagosian du Bourget de fresques démesurées (notre interview réalisée à cette occasion), l’artiste nippon Takashi Murakami déboule du 15 octobre au 23 novembre avec une toute nouvelle expo perso gratuite, cette fois-ci à galerie Perrotin rue Matignon. Une rétrospective qui célébrera à nouveau les motifs phares de la galaxie Murakami, peuplée d’avatars aux teintes pastel psychotropées, pour une ambiance à la fois futuriste et kitsch. Sur les cimaises, on croisera aussi bien sa fameuse pieuvre, présentée en famille, ses pandas sous LSD, un autoportrait le représentant avec son doggo disparu qu’une toile arc-en-ciel plus abstraite. Bonne pêche !
Quand ? Du 15 octobre au 23 novembre 2024.
Où ? 2 bis avenue Matignon, Paris 8e.
Pop Forever, Tom Wesselmann & … à la Fondation Louis Vuitton
Si l’on associe le pop art aux années 60 (il naît officiellement en 1957), il est en réalité beaucoup plus vaste que ça et cette expo va vous le prouver. Autour d’un cœur de 150 peintures et œuvres signées Tom Wesselmann, pionnier du genre, la Fondation Vuitton a rassemblé plus de 35 artistes et 70 œuvres couvrant un siècle de créations déjantées. De Marcel Duchamp ou Meret Oppenheim dans les années 1940 à Jeff Koons ou Ai Weiwei aujourd’hui en passant par Roy Lichtenstein, Richard Hamilton ou Sylvie Fleury, cette rétrospective à base de popopopop montre que le détournement des codes de l’époque et de la consommation de masse reste une débordante source d’inspiration.
Quand ? du 16 octobre 2024 au 24 février 2025.
Où ? Fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma-Gandhi, Paris 16e.
Tina Barney, au Jeu de Paume
On peut toujours compter sur le Jeu de Paume pour mettre en lumière des figures emblématiques de la discipline. Et en 2024, c’est au tour de Tina Barney de nous éblouir grâce à ses portraits uniques des classes aisées de la côte est des Etats-Unis dans les années 1970. Jeunesse dorée et familles bourgeoises : une expo aux doux accents d’Amour, gloire et beauté et aux tonalités pastel délicieusement rétro.
Quand ? Du 24 septembre 2024 au 19 janvier 2025
Où ? Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, Paris 8e.
Jackson Pollock : les premières années (1934-1947), au musée Picasso
Le saviez-vous ? Avant le dripping et l’action painting, Jackson Pollock peignait déjà et se passionnait pour l’art primitif, Picasso ou les muralistes mexicains. Une période d’œuvres surréalistes et puissantes mais moins connues du grand public que cette expo veut remettre en lumière. Elle réunit une centaine d’œuvres provenant du Museum of Modern Art et du MET de New York, du Centre Pompidou, de la Tate ou encore du Stedelijk Museum afin de mieux comprendre le parcours de cet artiste mythique.
Quand ? du 15 octobre 2024 au 19 janvier 2025.
Où ? musée Picasso, 5 rue de Thorigny, Paris 3e.
Zombis, au musée du Quai Branly
C’est l’expo la plus « Pensez à jeter un coup d’œil derrière votre épaule avant de sortir » de la rentrée. Pour clôturer son année, le Quai Branly convie la figure du zombie sur ses cimaises et raconte ses racines – un télescopage de la culture vaudoue, des civilisations subsahariennes et de croyances catholiques – en retournant à la source, Haïti. L’idée est de déconstruire les croyances l’entourant – spoiler, le zombie n’est pas forcément synonyme de mort – tout en pointant son impact dans la culture populaire. Tout ça avec des masques, des sculptures, des peintures, des costumes et même des films : un cycle de ciné est annoncé avec cinq projections de classiques du genre comme La Nuit des morts-vivants de Romero.
Quand ? du 8 octobre 2024 au 16 février 2025.
Où ? musée du Quai Branly , 37 quai Branly, Paris 7e.