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Sa vie ressemble à un conte – aussi onirique que tragique. Rudolf Noureev, l’homme derrière certaines des plus belles relectures des ballets-fééries de Tchaïkovski (Casse-Noisette, Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant), a eu une vie aussi abracadabrante que celle de ses héros. Né en 1938 à bord du Transsibérien, dans la région du lac Baïkal, il se met à la danse, contre l’avis de son père, à 15 ans. Il connaît une ascension fulgurante qui le mène huit ans plus tard sur la scène du Palais Garnier, dont il devient directeur du ballet en 1983. Trente ans après la disparition du danseur, emporté par le sida, l’Opéra de Paris lui rend naturellement hommage cette saison, entre exposition et reprises dans sa programmation.
Une exposition-célébration
L’Opéra de Paris doit beaucoup à Rudolf Noureev, et réciproquement. Du 21 décembre 2023 au 5 avril 2024, une exposition à la bibliothèque-musée de l’Opéra Garnier revient sur leurs liens étroits et féconds, permettant de retracer l’évolution de ce monstre sacré, danseur puis chorégraphe invité et acclamé dans le monde entier, avant qu'il ne prenne la direction de l’institution pour une période considérée aujourd’hui comme un âge d’or de la danse en France. Dans l’exposition, plus de trente ans de création seront retracées entre archives, costumes et photographies.
Trois ballets féériques
S’il a légué au répertoire de l’Opéra de Paris plus d’une dizaine de ballets, ses relectures des œuvres du chorégraphe Marius Petipa restent les plus emblématiques de son travail. A l’Opéra Bastille, trois d’entre elles seront à l’affiche de la saison 2023-2024 : Casse-Noisette, opportunément programmé pendant les fêtes (du 8 décembre au 1er janvier), Don Quichotte (du 21 mars au 24 avril) et Le Lac des cygnes (du 21 juin au 14 juillet). Autant de coups de baguette magique sur la scène du ballet, à réserver les yeux fermés.