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Les 9 expositions à voir avant la fin de l’année pour finir 2024 en Y sur les cimaises

De la peinture, de la photo ou de la mode, voilà de quoi vous cultiver et impressionner votre famille entre le fromage et la bûche.

Écrit par
La Rédaction
Tarsila do Amaral
A Feira I, 1924 © Photo Romulo Fialdini © Tarsila do Amaral Licenciamento e Empreendimentos S.A
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Histoire de finir 2024 en toute détente artistique, on vous a listé les rétrospectives à courir voir d’ici le 31. De la peinture, de la photo ou de la mode, voilà de quoi vous cultiver et impressionner votre famille entre le fromage et la bûche.

Jackson Pollock : les premières années 1934-1947

De Pollock, on connaît les énormes drippings, ces toiles XXL ornées de milliers de gouttes de peinture. Ce qu’on sait moins, c’est que, dans ses jeunes années, l’Américain s’est essayé à la figuration, avant de s’en émanciper doucement pour se consacrer au geste. Une période peu documentée dans les musées que l’on découvre aujourd’hui au musée Picasso, à travers une quarantaine de toiles mais également de nombreux dessins.

Quand ? Jusqu'au 19 janvier 2025.
Où ? musée Picasso, 5 rue de Thorigny, Paris 3e.

Tarsila do Amaral, Peindre le Brésil moderne

Sur des cimaises jaunes, vertes et bleues, c’est toute l’étendue du travail de “Tarsila” qui se dévoile en parallèle de l’histoire sociale et politique du Brésil, entre colonisation, esclavage et questionnement identitaire. Une double lecture assumée par le musée, qui propose d’apprécier la plasticité de la peintre, largement influencée par les avant-gardes européennes et ses nombreux voyages à Paris, tout en creusant le contexte dans lequel évoluait l’artiste (1886-1973), qui était blanche, bourgeoise, mais pas totalement déconnectée de la réalité de ses compatriotes. Au final, ce parcours tente de répondre à la question sous-jacente de l'œuvre de la peintre : au fond, c’est quoi être Brésilienne ? Partout sur les murs, des éléments de réponse, les histoires populaires qu’on raconte aux gamins dans A Cuca (1924), ou les stéréotypes racistes intégrés par les Brésiliens eux-mêmes dans A Negra (1923). On trouve aussi un autoportrait bourgeois où elle apparaît sapée par le styliste Jean Patou, des traces de son engagement avec le parti communiste, dans l’impressionnant Operários (1933), qui représente des ouvriers dans un style inspiré des muralistes mexicains.

Quand ? Jusqu'au 2 février 2025.
Où ? musée du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard, Paris 6e.

Pop Forever, Tom Wesselmann &...

Non, le pop art, ce n’est pas seulement Andy Warhol et ses boîtes de soupe Campbell. Place à Tom Wesselmann (1931-2004), héritier du dada, auquel la Fondation Louis Vuitton consacre une expo qui le place au cœur d’un mouvement qui, sous ses airs flashy, critiquait violemment une société de consommation en pleine frénésie. Le spot bling du 16e déroule la vie du peintre américain en fil rouge d’une expo XXL étendue à tous les étages. L’œuvre de Wesselmann, hyper-référencée et exigeante, tranche avec le côté grand public de ses potes pop(u) Warhol, Oldenburg ou Lichtenstein qui paradent dans les musées du monde entier. Résultat : plus de 150 pièces grand format qui racontent le pop art sur un angle inédit entre rétro et expo collective – un brin casse-gueule mais ça tient !

Quand ? Jusqu'au 24 février 2025.
Où ? Fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma-Gandhi, Paris 16e.

Tom Wesselmann
© Adagp, Paris, 2024 Crédit photographique : © Robert McKeever ; Courtesy Gagosian Gallery

Chantal Akerman

Chantal Akerman a connu l’une des trajectoires les plus curieuses et engagées du cinéma belge (et bien au-delà). Pour célébrer la cinéaste décédée en 2015, le Jeu de Paume, en collab avec trois institutions du Plat Pays, offre un brillant travelling – l’une de ses spécialités – sur ses 60 ans de carrière avec des installations, des films mais aussi des archives inédites. Une œuvre qui aura été une suite ininterrompue d’expérimentations formelles et de questionnements sur l’identité, le féminisme et les relations familiales. Son film le plus connu, Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975), qui raconte l’aliénation au féminin, a été élu “plus grand film de tous les temps” par Sight & Sound, l’équivalent des Cahiers du cinéma en Angleterre.

Barbara Crane

Son nom ne vous dit probablement rien. Superstar de la photo aux États-Unis, Barbara Crane reste une inconnue en France. Enfin, ça, c’était avant la superbe monographie que lui consacre le Centre Pompidou jusqu'au 6 janvier prochain. Installée dans la Galerie de la photographie, quelque 200 œuvres (dont une partie a récemment été acquise par le musée) reviennent sur les 25 premières années de la carrière de l’artiste originaire de Chicago, décédée en 2019 à l’âge de 91 ans. Et quelle carrière ! À mi-chemin entre la straight photography américaine, l’héritage du Bauhaus et une sensibilité toute particulière, les clichés de Barbara Crane défilent, par séries, et nous plongent dans un univers franchement indescriptible.

Quand ? Jusqu'au 6 janvier 2025.
Où ? Centre Pompidou, Paris 4e.

Ribera, Ténèbres et lumière

Largement inspiré par Le Caravage, le peintre Jusepe de Ribera (1591-1652) se détache de son mentor par un traitement plus sombre et plus radical des sujets explorés. Chez Ribera, le clair-obscur révèle la souffrance humaine, la violence de la chair et fait vaincre les ténèbres sur la lumière céleste. C’est la naissance du ténébrisme et on vous prévient : c’est pas très gai. Cette importante figure de la Renaissance est réhabilitée à travers un parcours thématico-chronologique riche de plus d’une centaine de peintures. On découvre, entre dégoût et fascination, l’univers bien dark du peintre. Le Martyre de saint Barthélemy (1624), un vieillard écorché vif, côtoie un Saint Jérôme décharné (1626) ou pénitent (1634), tandis que les habitués du Louvre reconnaîtront l’exceptionnelle Mise au tombeau (1628-1630). Assez classique dans son traitement, le parcours laisse les œuvres s’exprimer et donne les clés pour comprendre la filiation caravagesque de Ribera, et la manière dont il s’en est éloigné.

Quand ? Jusqu'au 23 février 2025.
Où ? Petit Palais, avenue Winston Chruchill, Paris 8e.

Ribera, Ténèbres et lumière, Petit Palais
Jusepe de Ribera, Le Jugement de Salomon, 1609-1610. Huile sur toile, 153×201 cm. Galleria Borghese, Rome. © Galleria Borghese, Rome.

L'intime, de la chambre aux réseaux sociaux

Tout ce dont une femme a besoin pour écrire, c’est “de l'argent et d’une chambre à soi”, disait Virginia Woolf. Qu’aurait-elle pensé de notre ère où l’intime ne se conçoit plus derrière une porte fermée, mais dans un téléphone ouvert sur le monde ? C’est la question que pose le musée des Arts déco en dressant un état des lieux de cette notion complexe qui a tant évolué avec les époques. À travers 12 thématiques, L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux nous plonge au cœur d’un voyage historique délicieusement indiscret. Ponctué de petites pièces reconstituées – la chambre, la salle de bains ou les toilettes –, le parcours multiplie les objets inédits pour parler d’un concept on ne peut plus humain : ce besoin d’introspection, de soin de soi, qu’il soit physique ou mental.

Quand ? Jusqu'au 20 mars 2025.
Où ? Musée des Arts décoratifs / MAD, 107 rue de Rivoli, Paris 1er.

Chefs-d'œuvre de la Galerie Borghèse

Alors que la célèbre Galerie Borghèse de Rome s’apprête à retaper ses tentures, à Paris, le musée Jacquemart-André, cherchait lui des trésors à exposer. Botticelli, Le Caravage, Véronèse ou Le Bernin ont donc fait le voyage jusqu’à Paris, eux qui ne quittent que très rarement les murs de la Ville Éternelle. Choisies avec soin par le cardinal Scipion Borghèse (1577-1633), ces œuvres, comptent parmi les plus admirées au monde. Pas besoin de s'attarder sur la qualité des pièces : elles sont toutes exceptionnelles. Du fameux Garçon avec un panier de fruits du Caravage au buste du pape Grégoire XV du Bernin en passant par la Dame à la Licorne de Raphaël, c’est un plongeon au cœur de la Renaissance italienne que nous propose le musée Jacquemart-André. Le parcours, didactique et complet, revient sur la personnalité sulfureuse de Scipion Borghèse, un esthète voyou qui n’hésitait pas à couvrir les crimes du Caravage ou détourner des fonds de l’Église pour s'emparer de la collection d’un rival. Seul bémol : la scénographie ultra-kitsch, qui contraste avec le goût raffiné du cardinal.

Quand ? jusqu'au 5 janvier 2025.
Où ? musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann, Paris 8e.

Lesage, 100 ans de mode et de décoration

Fondée en 1924 par le couple visionnaire Albert et Marie-Louise Lesage, la maison Lesage s’est fait un nom dans le cercle fermé de la haute couture en embellissant le tweed de Chanel, ornant les chapeaux de Maison Michel et décorant certaines des créations les plus iconiques de Saint Laurent. Bref, une grande figure de la couture qui souffle cette année sa centième bougie avec une expo électrisante ! Si on s’attendait bien à admirer de belles pièces d’archives dans cette expo signée Hubert Barrère, la mise en scène nous a bluffés : un coup de maître qui remettrait presque à la mode cet artisanat ancestral. L’occasion pour les visiteurs de poser un point sur des vols d'étourneaux, car la broderie, ça ne se touche pas qu’avec les yeux.

Quand ? jusqu'au 5 janvier 2025.
Où ? la Galerie du 19M, 2 Place Skanderbeg, Paris 19e.

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