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Dans la famille des appels à projets de la Mairie de Paris, voici Embellir Paris ! Après Réinventer Paris 1 et 2 ou encore Réinventer la Seine, la municipalité parisienne vient tout juste d'annoncer les vingt et un lauréats chargés de sublimer notre chère capitale. Des gagnants plébiscités par plus de 56 000 votants – parmi une ultime liste de 349 projets déclarés faisables – qui devraient voir le jour pendant le courant de l'été.
Contrairement à d'autres projets tendance pharaoniques, pas (trop) de démesure à l'horizon pour Embellir Paris. Mais davantage un souhait de mettre en valeur artistiquement des zones « insuffisamment valorisées ». Pour ce qui est du coût d'Embellir Paris, chaque projet recevra une enveloppe maximale de 50 000 €. Alors qu'on attend encore la réalisation de certaines œuvres pour crier à leur rôle dans l'embellissement de Paris, en voici six dont on attend avec impatience la création.
« Le bassin » – Rue Coquillère, 1er
On débute avec un grand plouf en plein cœur de Paris. Derrière cette œuvre intitulée « Le bassin », qui prendra place entre le Palais Royal et l'église Saint-Eustache, on retrouve l'artiste Tristan Baraduc, notamment connu pour être à l'origine de la première mouture du déjà presque mythique playground Duperré. Avec cette nouvelle œuvre, il invite les gens à la baignade, via un bassin en trompe-l'œil bordé de dalles multicolores option Lego. La légende raconte qu'on sera même autorisé à courir au bord du bassin.
« UP / SIDE / DOWN / TOWN » – 95 rue du Temple, 3e
S'il y a un projet qui embellira plus que jamais Paris, c'est bien celui-là. Car si elle sera nichée sous un sombre préau du 3e arrondissement, quelque chose nous dit que cette œuvre de Daniel Van Der Noon illuminera bien au-delà de la capitale. Avec « UP / SIDE / DOWN / TOWN », l'artiste souhaite figurer les « quartiers gays » du monde entier et les liens très forts qui les lient, le tout dans une explosion de couleurs. Autre objectif : rendre compte du rôle-clé de ces quartiers dans la manière de rendre les villes davantage tolérantes et inclusives. Et histoire d'en apprendre le plus possible, un dispositif numérique sera là pour en apprendre sur les différents mouvements et quartiers LGBTQ+. Vivement l'été !
« Les intruses » et « Génie du lieu – Screens of colours » – Promenade urbaine Barbès – Rochechouart, 10-18e
Du côté de la promenade Barbès planquée sous le métro aérien, ce ne sont pas un mais deux projets qui décrochent la timbale ! Avec d'un côté un projet initié par l'institut des cultures d'Islam qui verra des photographies de femmes du quartier accrochées tout au long de la promenade. De l'autre, on retrouvera une installation du collectif Nacarat Color Design composée d'écran suspendus à même la structure du métro. Ceux-ci diffusant un ballet continu coloré pour une impression de visite chez Nature & Découvertes.
« Afterschool » – Toit Boulevard Vincent Auriol, 13e
Décidément, nos amis du 13e sont gâtés dès qu'il s'agit de street art. Alors qu'on ne compte plus les fresques qui égayent les murs de l'arrondissement – coucou Shepard Fairey ou encore C215 –, voilà qu'une nouvelle œuvre va s'installer sur le toit d'un immeuble situé boulevard Vincent Auriol. Réalisée par le street artiste Seth, elle représentera en 3D une fillette en train de danser avec un parapluie multicolore à la main. Et l'avantage avec cette œuvre, c'est qu'il y a juste besoin de de se balader pour l'admirer !
« Colory Street » – Passage Saint-Ange, 17e
C'est l'histoire d'un passage paumé dans le 17e, à deux pas du Hasard Ludique. Et puis un jour, une œuvre à se choper une conjonctivite lui redonna une seconde jeunesse. Cette œuvre imaginée par le CycKlop s'intitule « Colory Street »... Et au vu des premières images, elle n'aurait pas volé son nom. Car ledit passage Saint-Ange va complètement changer de visage et être géométriquement recouvert d'aplats de couleur rouges, jaunes et bleus. Et qui dit œuvre imaginée par le CycKlop, dit plein de globes oculaires toujours plus globuleux représentés au milieu de tout cela. De quoi rappeler aux écoliers voisins qu'il ne faut surtout pas loucher en période de vent ! N'est-ce pas ?
« Stay Nude » – Mur rue du Pré, 18e
C'est dans une des rues du 18e chère au Doc que se cache notre ultime projet chouchou. Et plus précisément sur deux façades d'immeubles. C'est ici que prendra place « Stay Nude » de l'artiste espagnol Escif. En représentant un homme, une cruche d'eau ainsi que des fragments de tantale, ce minerai utilisé par les industries des nouvelles technologies, de l'armement ou aérospatiales, l'artiste pose la question du travail synonyme d'esclavage ainsi que le rapport à la terre et la liberté. Quand l'embellissement touche au politique.