Actualités

Olympiade culturelle : les 5 plans arty à faire sans débourser un centime durant les Jeux

Alicia Dorey
Écrit par
Alicia Dorey
Correspondante
Hangar Y
© Hangar Y
Publicité

Rien ne sert de s’appauvrir, ni de partir au loin. Si nombre de Parisiens ont déjà mis les voiles vers des contrées plus exotiques, certains ont eu la sagesse de rester dans la capitale pour vivre le plus grand événement sportif de la planète - notre page dédiée ici. L’occasion de redécouvrir Paris sous un autre angle, vidée de ses détracteurs, dans ces quartiers souvent bondés où l’art à l’œil aura enfin repris ses droits. Pour ceux-là, voici notre sélection des meilleurs plans culturels à faire durant cette olympiade.

Street Art Avenue sur le canal Saint-Denis

Il faut imaginer une explosion de couleurs de plus de 5 kilomètres, serpentant le long du canal Saint-Denis, depuis le Stade de France jusqu'à la porte de la Villette en passant par Aubervilliers. Un itinéraire où trottinent depuis 2016 les amateurs de street art et de cardio dominical au gré des chefs-d’œuvre de véritables pointures de la bombe – Guate Mao, les Sœurs Chevalme, Amoor, Skio, Jeniale, Dawal ou encore Polar –, se déployant sur d’improbables surfaces allant du silo d’usine au pilier d’autoroute en passant par la façade d’immeuble et la maison éclusière. En 2024, les nouveaux entrants ont l’avantage de l’éclectisme, entre l’enfant-hérisson aux yeux format soucoupe d’Hera (du duo Herakut), les portraits 3D du Grec Insane 51, pionnnier du photoréalisme, la fresque longiligne d’une épreuve de tir à l’arc en pleine nature de l’artiste marocain Mouad Aboulhana, l’immense façade recouverte des peintures solaires de Kashink – vandalisée de graffitis jaunes dans sa partie basse, mais la « collab » n’est pas inintéressante selon l’artiste. Sans oublier, pour les puristes, FD Crew, Lady K, Rebus, Bust the Drip,  MJAY…

Où ? Départ du parcours porte de Paris à Saint-Denis ou porte de la Villette à Paris.

Le corps en mouvement, au Petit Palais

Dans un arrondissement connu pour la raideur symbolique de son bâti, il ne nous serait jamais venu à l’idée d’y voir un jour un corps en mouvement. C’est le défi relevé avec brio par le Petit Palais à travers une exposition qui ose le grand écart sans échauffement. Dans le creux de la galerie des Antiques, une remontée en rappel pour hellénistes avertis vers les origines des Jeux glissant vers une collection d’icônes sculpturales à filer quelques complexes aux malheureux qui, à l’inverse de saint Georges, n’ont jamais terrassé le moindre dragon. Et ce ne sont pas les superbes croquis de nus masculins signés Dürer et Rembrandt qui vont nous regonfler l’égo d’un coup de sifflet, ni les Trois Grâces de Carpeaux du chapitre « Corps en suspens ». Fort heureusement, la pièce maîtresse dont on se souviendra reste La Danseuse Sacha Lyo de Youriévitch, prélude aux tableaux dépeignant l’émancipation féminine en plein exercice. À la fin, on était à deux tendons du claquage, mais bourrés d’endorphines.

Où ? avenue Winston-Churchill, Paris 8e.

Martin Parr
© Martin Parr / Magnum Photos, courtesy Galerie Clémentine de la Féronnière

Image en Seine, la carte blanche du Jeu de Paume le long du canal Saint-Martin

Pour son 20e anniversaire, Paris Plages nous aura gratifiés d’une météo aux allures de crise d’ado. C’est donc sous un crachin de côtes bretonnes et les températures d’un mois de novembre à Mouthe – commune la plus frisquette de France – que l’on s’est rincé l’œil et la parka le long du canal Saint-Martin, au gré d’une carte blanche orchestrée par le Jeu de Paume. Corps ventripotents aux mollets diaphanes capturés par Martin Parr, génie des clichés de vacances, mais aussi un aréopage de grands noms de la photographie, à l’instar de Luigi Ghirri, Frank Horvat, André Kertész, François Kollar, Aglaé Bory ou Willy Ronis. Des œuvres lumineuses qui aident à relativiser la foire d’empoigne de nos politiques autour de baignades avortées en eaux troubles.

Où ? 167 quai de Valmy, Paris 10e.

Cultures en Jeux!, à l’Unesco

En alignant une série de 139 clichés capturant les plus beaux moments des cérémonies d’ouverture et de clôture sur un siècle le long des grilles de l’Unesco, cette exposition – qui aurait très bien pu démarrer avec trois roues dans le fossé pour ce jeu de mots aussi inspiré qu’un tapis de course – vous mettrait presque la larme à l’œil et l’esprit olympique à la boutonnière : scènes de ferveur populaire, corps athlétiques aux abdos saillants et visages tordus par la liesse, médaillés d’or genoux à terre ou enroulés dans un drapeau, instantané d’un stade constellé d’un vol d’oiseaux… Autant de moments qui n’auraient aucun sens hors contexte olympique – un individu en microshort et au pas de course levant les bras au ciel serait manifestement catégorisé parmi les grands dangereux – et que l’on se plaît à classer au patrimoine mondial de l’humanité.

Où ? 7 place de Fontenoy-Unesco, Paris 7e.

La Métropolitaine

L’Olympiade culturelle investit pas moins de 13 lieux d’art contemporain partout en Ile-de-France. Rassemblés au sein du projet « La Métropolitaine », 100 artistes et 60 expositions, performances, rencontres, projections, tables rondes et ateliers monteront sur le podium tout au long de l’été. Au pinacle de ce projet titanesque, un opéra en quatre actes signé Maxime Rossi – seul le dernier est encore à venir, le 15 septembre prochain, une aubaine pour les traumatisés des gradins de Garnier –, autour d’une montgolfière aux allures de méduse suréclairée. Parmi nos grandes favorites, l’exposition de la bien-nommée Claire Tabouret et sa Big Pyramid à la Manufacture de porcelaine de Sèvres, qui établit un lien étonnant entre sport et céramique ; les troublants Etranges étrangers peints par Roseman Robinot à la Cité internationale des Arts ; ou encore le Discofoot poétique et les performances de danse contemporaine du Hangar Y en lisière de la forêt de Meudon. 

Où ? Dans 13 lieux. La programmation complète est à consulter ici.

À la une

    Publicité