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Paris : trois espèces de poissons reviennent dans les eaux de la Seine

Make Paris green again !  Le brochet, l’alose, le silure sont de retour. Mais pas encore sur nos étals !

Écrit par
La Rédaction
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Nos confrères de Brut ont récemment publié un réjouissant reportage vidéo. On y voit le jeune Bill François, thésard et auteur scientifique du passionnant Eloquence de la sardine (Fayard, 2019), répandre la bonne nouvelle. Si, dans Paris est une fête, Hemingway racontait les fritures qu'il se tapait en bord de Seine (on n'a pas dit bitures), avec l'industrialisation, les eaux de la capitale sont devenues de plus en plus polluées… Et nos amis à écailles de plus en plus rares. Au point que, dans les années 70, il ne restait plus que trois sortes de poissons ! Ouf : depuis les années 1980-1990, de gros efforts d'assainissement de l'eau ont été menés, et l'écosystème se porte mieux, merci. Trois espèces qu'on imaginait perdues à jamais ont d'ailleurs fait leur grand come-back.

L'alose
Un poisson migrateur, comme le saumon, qui vit et grandit en mer, mais se reproduit en eau douce. Ils avaient disparu de la Seine il y a 120 ans à cause des barrages installés sur le fleuve, qui les empêchaient de remonter pour s'accoupler. Ouf : des passes à poissons ont été aménagées, leur permettant de franchir les barrages. Ce qui est loin d'être le cas ailleurs en France, cf. cette hallucinante enquête publiée en août dernier par Le Canard enchaîné (que vous pouvez télécharger ici gratis pour les pisciphiles que ça passionne !).

© DR
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Le silure
Un poisson qui ressemble à un monstre, sans écailles, avec une peau vert-brun très glissante car recouverte de mucus. Un spécimen hors du commun (2,43 m de long pour 90 kg !) a été pêché (puis relâché) le 1er août dernier à Maisons-Alfort, un peu en amont de Paris. Un silure grandit d'année en année, et peut vivre une trentaine d'années, explique le spécialiste des espèces marines. "En général, la limite, c'est à peu près 3 mètres." (Gloups !)

© Rulleau Geoffrey
© Rulleau Geoffrey

Le brochet
Un poisson qu'on peut notamment apercevoir au début du canal Saint-Martin, où, d'après le chercheur, il y aurait "une biodiversité incroyable". On apprend que beaucoup de brochets se reproduisent ici, et que les habitués du coin aperçoivent souvent un mastodonte qui doit mesurer 1,15 m et peser plus de 10 kg. Et Bill François de conclure sur l'importance de ne pas laisser traîner des sacs en plastique, lesquels "finissent toujours d’une façon ou d’une autre dans l’eau", causant pollution et hécatombe sous-marine. A bon entendeur…

© Kelly Sikkema / Unsplash
© Kelly Sikkema / Unsplash

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