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C’est le dossier préféré de votre mamie préférée. En cette époque de bascule printanière et de bourgeonnement intensif, on a reniflé dans tous les coins de verdure de la région pour lister les plus beaux spécimens d’arbres et de fleurs. Dans notre cabas ? Des arbres pluricentenaires, la première roseraie du monde, des cerisiers par milliers (ou presque) ou le plus grand arbre de la capitale. Vous allez pouvoir tester le fameux pouvoir des fleurs sur votre cerveau – et sur vos réseaux !
Rentrer dans l’histoire en découvrant le robinier du square Viviani
1601, le mathématicien Pierre de Fermat commence à compter, l’ex-reine Louise de Lorraine passe l’arme à gauche et le jardinier du roi Jean Robin plante à deux pas de Notre-Dame un robinier faux-acacia. 424 ans plus tard, dans ce qui est devenu le square René-Viviani, l’arbre revendique aujourd’hui, du haut de ses 15 mètres de haut et 3,50 mètres de circonférence, le titre de plus vieil arbre de Paris.

Où ? square René-Viviani, Paris 5e.

Être époustouflé par le cerisier du Japon, le ginkgo biloba ou le cèdre du Liban du Jardin des Plantes
Difficile de ne pas mentionner le Jardin des Plantes dans ce dossier ! Sorti de terre en 1635, le jardin botanique dispose d’une sacrée collection avec ses plus de 10 000 espèces de plantes et fleurs en rayon. Outre ses serres cinématographiques et une esplanade à l’horizon unique à Paris, le lieu plastronne avec des dizaines d’arbres stars. Parmi eux : le cerisier du Japon shirotae, impressionnant avec ses 8 mètres de haut, 12 d’étalements et une forme aplanie pas commune ; le cèdre du Liban, quasi tricentenaire, qui s’élève à plus de 20 mètres ; ou le très bling ginkgo biloba aux feuilles dorées en forme de papillon.

Où ? 57 rue Cuvier, Paris 5e.
Se mettre à l’ombre du platane d’Orient du parc Monceau
Avec son tronc boursouflé et ses branches anarchiques, le platane d’Orient du parc Monceau aurait sa place dans la bande des Ents, ces arbres gardiens de l’esprit dans le Seigneur des Anneaux. Dans notre dimension, il planque dans le parc du nord-ouest parisien depuis 1814, et peut prétendre, avec ses 7 mètres de circonférence et plus de 30 mètres de haut, au titre d’arbre le plus mastoc de la capitale.

Où ? parc Monceau, 35 boulevard de Courcelles, Paris 7e.
Avoir le vertige au pied du séquoia des Buttes-Chaumont
En plus de ses chemins sinueux, ses pelouses en pente, ses roches escarpées et fausses grottes autour du lac et d’héberger le repère arc-en-ciel Rosa Bonheur, les Buttes-Chaumont plastronnent aussi en botanique en abritant le plus grand arbre de la capitale. Sur l’étiquette, on découvre un conifère, un séquoia géant de 40 mètres de haut, aux aiguilles vertes en forme d’écailles. Même Wembanyama ne bronche pas.

Où ? rue Botzaris, Paris 19e.
Voir la vie en rose à la roseraie du Val-de-Marne
En voilà une qui n’a pas volé son nom ! A la fin du XIXe siècle, Jules Gravereaux, industriel retraité légèrement obsédé par les rosiers, demande à un paysagiste d’ordonnancer dans son jardin de L’Haÿ ses… 1 600 espèces et variétés de roses. Le résultat donne la première roseraie au monde, qui, après moult aménagements, compte aujourd’hui 11 000 rosiers de 2 900 espèces dont la floraison maximale arrive en juin. A signaler que Gravereaux a lui-même créé plusieurs variétés, qu’il a eu le droit à un portrait de Renouard au milieu de ses roses et que la ville a fini par prendre le suffixe les Roses en 1914 ! La Roseraie ouvre ses tourniquets courant mai.

Où ? Rue Albert-Watel, 94240 L'Haÿ-les-Roses.
Se croire au bout du monde sous le saule pleureur du square du Vert-Galand
C’est le dernier arbre avant la fin de l’île de la Cité. En contrebas du Pont-Neuf, le square du Vert-Galand prend l’été l’allure d’un apéro estudiantin à ciel ouvert, entre berges en pierre et petits espaces verts au centre. Les plus en veine trouveront une place à l’extrémité de la pointe, sous ce très photogénique saule pleureur, pour une petite ambiance de bout du monde.

Où ? Square du Vert-Galand, place du Pont-Neuf, Paris 1er.
Partir sous les tropiques au Jardin des serres d’Auteuil
Ambiance tropicale dans le 16. Derrière ce nom de roman de gare des années 1960, les serres d’Auteuil forment l’un des plus atypiques espaces verts parisiens. Forgées à partir de 1898 mais rognées au fil des ans et des projets urbanistiques, les serres ont encore belle allure, combinant l'élégance d'un jardin à la française et un côté sauvage avec une kyrielle de plantes et d'arbres exotiques – près de 6 000 végétaux du monde entier. Entre deux passages obligatoires dans les iconiques serres thématiques de Formigé, pensez à aller zieuter le ptérocaryer de Chine, un arbre centenaire dégingandé de 30 mètres de haut, d’où pendent de longues fleurs en grappes le printemps venu.

Où ? 3 avenue de la Porte-d'Auteuil, Paris 16e.
Prendre un aller simple pour Kyoto avec les cerisiers du domaine de Sceaux
Pas la peine de tourner autour du tronc : en Île-de-France, l’Eden des fadas de cerisiers en fleur, c’est le parc de Sceaux. Croqué à la fin du XVIIe siècle par André Le Nôtre, le parc du domaine de Sceaux en met plein les mirettes (et les pattes) avec ses 180 hectares de superficie. Outre son grand canal d’un kilomètre de long et son Octogone, Sceaux détient surtout l’une des plus belles collections de cerisiers de la région, avec pas moins de 150 arbres disséminés dans le parc.

Où ? 8 avenue Claude-Perrault, 92330 Sceaux.
Découvrir les jardins du monde entier au musée Albert-Kahn
Scotché au bout de la ligne 10 à Boulbi, le musée Albert-Kahn, rouvert en 2022, est un lieu assez magique. Si l’on vient zieuter la riche collection recensant les trésors du monde entier réunis par le banquier philanthrope au tournant du XXe siècle, les jardins constituent le climax de la visite. Dans les 4,2 hectares de la propriété, Kahn a recréé une dizaine de jardins thématiques : la montagneuse forêt vosgienne, un jardin français tiré à quatre épingles, un touffu jardin anglais et, pour rester dans le thème, un diptyque de jardins japonais avec pagodes restaurées et cerisiers rosés.

Où ? 1 rue des Abondances, 92100 Boulogne-Billancourt.
Se promener dans un arc-en-ciel au parc de Bagatelle
Pastille rose sur le parc de Bagatelle. Construit en 64 jours par 900 ouvriers suite à un pari entre Marie-Antoinette et le comte d’Artois – l’Inspection du travail n’a pas bronché –, le parc de Bagatelle (et son château) frime aujourd’hui mondialement avec sa collection de 10 000 rosiers issus de 1 200 variétés, à voir absolument pendant les périodes de floraison (d’avril à octobre selon les variétés) pour une ambiance de tableau impressionniste IRL. Bagatelle héberge bien d’autres perles botaniques et architecturales (cette pagode chinoise) au milieu desquelles on peut s’ébrouer sur les pelouses, et même être réveillé par des paons pas farouches.

Où ? Route de Sèvres à Neuilly, Paris 16e.
Baguenauder au milieu des tulipes et des bonsaïs du Parc floral
A mi-chemin entre nature et espace urbain, le Parc floral a été construit sous les coups de crayons de l’architecte et paysagiste Daniel Collin sur un ancien terrain d'entraînement militaire ! Devenu l’un des quatre jardins botaniques de la ville de Paris, l’espace a l’allure d’une ode à la flore. Vous y trouverez d’incroyables collections parmi lesquelles 200 variétés de tulipes, plus de 1 200 (!) variétés de vivaces, un jardin de bonsaïs, des plantes médicinales ou encore des plantes méditerranéennes.

Où ? Route du Champ-de-Manœuvre, Paris 12e.