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En ces temps de redite du Monde de demain, nous voici avec un projet pépite tout droit sorti des caves parisiennes, prêt à foutre le souk – “et tout le monde est ccord-d'a”. Dans une période où les ouvertures de salle se font aussi rares qu’un match de D4 anglaise sans tacle à la carotide, le Café de Paris, cabaret de l’entre-deux-guerres calé juste en dessous du métro Ménilmontant, rallume ses enceintes ce vendredi 4 novembre. Son petit truc en plus ? Une gestion collective réalisée par l’intercollectif Comité des caves.
Rembobinons pour être au clair. Septembre 2021 : après une visite de la maréchaussée, le Café de Paris mettait ses enceintes en sourdine, faute d’insonorisation aux normes. Les patrons décident de mettre des sous à gauche – on parle de 300 000 € tout de même – pour faire des travaux et pérenniser les concerts. Débuté cet été, le chantier a pris fin ces dernières semaines. Résultat ? Une salle de 161 places déclarées à la préfecture et surtout 100 décibels max à faire cracher dans les baffles.
Le best of des caves parisiennes
Au moment de remettre le son, les tauliers ont passé un coup de bigo au collectif PIEG, à l’œuvre avant la suspension. « Là, on se retrouve avec une occasion rare d’avoir un boss en demande de concerts et plein de collectifs écumant les caves de la ville, souvent sans lieux mais avec plein d’idées, raconte François de PIEG. On lui a alors proposé cette gestion en intercollectif. » Quelques heures d’extraction de jus de cerveau plus tard, le Comité des caves voit le jour.
Sur le modèle de la Flèche d’Or, PIEG convie une ribambelle d’entités (collectifs, soirées, labels etc.) parisiennes à organiser conjointement la prog du week-end du Café de Paris. Leurs noms ? Vaagues de Chaleur, Buddy Records, Sport National, Silence Kills et Non_Jazz. Le concept qui les unit tous ? « Il existe trop peu d’endroits de liberté et d’expérimentation sans plan financier sur trois ans. Notre envie à toutes et tous, c’est de créer une sorte d’abri des musiques alternatives, allant du rock à la noise en passant par plein d’autres choses. Et si l’on devait tisser une filiation, ce serait avec le festival Sonic Protest », répond François.
Vous l’avez compris, côté concerts, ça va secouer et remuer les méninges. Mais ce comité va bien au-delà du visible. Tous bénévoles, les différents membres des collectifs – ils sont une quinzaine – vont faire tourner les progs et les prods des vendredis et samedis soir à travers des commissions (prod, com, technique, billetterie etc.). Chaque collectif est ensuite libre de proposer et programmer les artistes de son choix, avec une seule contrainte : un tarif plancher à 5 € et un plafond à 12-13 €. Des PAF abordables qui vont de pair avec une forte revendication d’inclusivité pour toutes et tous. Bien sûr, le lieu et l’orga vont avoir besoin d’un peu de temps pour parfaitement rouler, mais la seule vision de ce bouillonnement collectif fait déjà plaisir à voir.
Où ? Le Café de Paris, 158 rue Oberkampf, Paris 11e
Quand ? A partir du vendredi 4 novembre 2022. Puis tous les vendredis et samedis.