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Depuis un moment, l'esthétique de l'espace public parisien est un sujet légèrement brûlant. Devant les travaux lancés tous azimuts dans la capitale, on a notamment vu le hashtag #saccageparis prendre de l'ampleur sur les réseaux sociaux. Pour réguler les choses (et sans doute calmer un peu les tensions), le premier adjoint Emmanuel Grégoire a dévoilé la première pierre de son « manifeste pour la beauté de Paris ». L'idée motrice ? Dresser un plan global pour la transformation de l'espace public, en conciliant l'histoire esthétique et les considérations écologiques.
Résultat de réflexions et de concertations lancées en novembre 2020, ce programme se compose de plusieurs chapitres, amenés à être définitivement adoptés en mars 2022 et activés au fil du temps. Aussi, le premier adjoint a d'ores et déjà annoncé les plans pour 2022 et nul doute que les agents de la ville vont avoir du boulot. Cette année, la mairie va particulièrement mettre l'accent sur la recension et la suppression du mobilier parisien. Il sera question de la publication d'un atlas du mobilier urbain, d'une protection du mobilier Second Empire et du remplacement des bancs mikados par des structures en granit. De quoi faire retomber la pression artérielle de certains militants saccagistes ?
Au sujet des pistes cyclables, l'idée est de pérenniser près de 35 bornes de coronapistes, avec suppression des plots et des bandes jaunes. Et côté végétalisation, de nombreuses plantations seront réalisées et les pieds des arbres vont être nettoyés. L'éclairage public sera aussi traité avec le remplacement de mâts défectueux.
Dernier axe : la lutte contre les incivilités de propreté. L'objectif est de punir plus sévèrement les dépôts sauvages et de nettoyer les chaussées sur la moitié du territoire parisien. Quant à la « lutte contre les tags », la mairie annonce un ambitieux coup de polish pour Paris. On a hâte de voir ce que cela va donner, on n'est sans doute pas les seuls.