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Pour relancer les festivals, elle propose de dresser des chiens détecteurs de Covid

Écrit par
Smael Bouaici
Unsplash
Danny Howe
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Au moment d’interroger les acteurs de la nuit parisienne sur le futur de la fête, une idée - particulièrement originale (et pourtant très sérieuse) - est sortie du lot pour sauver les festivals : celle de Deborah Hazotte. La productrice du festival parisien Dream Nation et fondatrice du label Audiogenic, passée par un laboratoire de recherche pharmaceutique avant de changer radicalement de vie, propose de placer des chiens détecteurs de Covid à l’entrée des festivals. Une vraie bonne idée ? Si « la préfecture a trouvé ça génial », comme elle nous l’explique, l’Agence régionale de santé, dépendante du ministère de la Santé, « a douché [ses] espoirs en mentionnant que c'était ‘hors recommandations’ ». Pour autant, une équipe du CNRS de Strasbourg bosse encore sur le projet, nommé Covidog.

Pour en savoir plus, on lui a donné la parole à Deborah. En attendant, pour 2021, les décisions d’Emmanuel Macron…

Deborah Hazotte, productrice du festival parisien Dream Nation et fondatrice du label Audiogenic

“Avant de me lancer dans le monde du spectacle, je travaillais pour un laboratoire de recherche pharmaceutique, Sanofi. Dès le début de la crise du Covid, j’ai fait une veille rigoureuse des avancées scientifiques, et je me suis intéressée aux protocoles sanitaires. J’ai notamment fait partie du groupe de travail du Prodiss (le syndicat des entreprises de spectacle, ndlr) afin d’établir le sien. Je me suis beaucoup amusée à contacter des chercheurs afin de trouver des solutions pour le spectacle. J’ai ainsi découvert les travaux d’un chercheur de l'école vétérinaire de Maisons-Alfort, qui a dressé des chiens à la détection du Covid.

L’idée serait d’avoir des chiens de dépistage pour les festivaliers à l’entrée des événements. En cas de positivité, on pourrait le vérifier avec un test salivaire Easycov, qui donne des résultats en 30 minutes. La préfecture a trouvé ça génial, mais l’Agence régionale de santé, dépendante du ministère de la Santé, a douché nos espoirs en nous mentionnant que c'était “hors recommandations”.

Pour l’instant, la mise en place de ce protocole expérimental n’est pas possible mais pourquoi pas pour 2021 ! Une équipe du CNRS de Strasbourg est en train de faire une preuve du concept, avec le projet Covidog. Dans un avenir proche, pourrions-nous rencontrer un Cerbère à l’entrée des aéroports ou aux portes d’une salle de concerts, qui, selon notre odeur, nous laisserait la voie libre ? Plusieurs pays l’utilisent déjà dans les aéroports. Ce serait une avancée importante, car si nous pouvons prouver que tous les participants qui entrent dans un événement sont négatifs, ils pourraient récupérer leur liberté à l'intérieur, avec un protocole sanitaire allégé. Mais pour le moment, nous ne savons pas quand nous pourrons rouvrir ni dans quelles conditions.

Quoi qu’il en soit, il est improbable de refaire des festivals a minima avant avril 2021. Aujourd’hui, de mon côté, j’imagine différents scénarios avec des protocoles pour les événements indoor et outdoor afin de pouvoir être prête dès la reprise. Je n’ai qu'une envie, c'est de ressortir avec mes potes, de danser sur de la musique... Qui aurait cru que ça puisse autant me manquer ? Je ne m'en rendais pas assez compte, mais faire la fête, c'est socialement fondamental.”

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