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Quand Notre-Dame joue les muses, de Victor Hugo à Gazo (sans oublier Assassin's Creed)

Le point commun entre Francky Vincent, Delacroix et Angèle ? On vous l’explique dans cet article.

Alix Leridon
Écrit par
Alix Leridon
Journaliste, Time Out Paris
Quand Notre Dame joue les muses, de Victor Hugo à Gazo (sans oublier Assassin's Creed)
Photo de Sandip Roy sur Unsplash
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On ne voudrait pas vexer la tour Eiffel, mais il faut ouvrir les yeux : il y aura toujours une autre dame. Dans le cœur des Français (sinon du monde entier), et des artistes en particulier. Il faut dire qu’elle était là avant. Chez Rabelais déjà, Gargantua s’amusait à pisser sur le clocher de la cathédrale, éclaboussant au passage une foule de Parisiens irrités (cheh). Depuis sa première pierre au XIIe siècle, elle a inspiré des centaines d'œuvres. Clé de voûte de cet immense édifice culturel, le Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, roman cathédral aux indénombrables échos. Mais de Delacroix à Gazo et Tiakola, cette muse millénaire a connu de nombreuses mues artistiques.

Victor Hugo, chef de chœur d’un phénomène culturel

Notre-Dame ne s’est pas faite en un jour. Pour construire la cathédrale, il a fallu près de deux siècles. Pour échafauder son roman et les destinées de Quasimodo, Frollo et Esmeralda, il a fallu six mois (seulement !) à Hugo. Adaptations théâtrales ou cinématographiques, produits dérivés (au XIXe siècle, on faisait déjà du merch autour de l'œuvre : robes, bibelots, estampes…), le succès du livre en appelle d’autres : Belle, ce gros banger de Garou, Daniel Lavoie et Patrick Fiori, est le single le plus vendu des années 1990. Un tube repris par Franky Vincent (attention, ça zouke !) ou Gims, Slimane et Dadju

Notre-Dame du rap jeu 

Après Gims, c’est le duo Gazo et Tiakola, accompagné de la chanteuse Angèle, qui s’est attaqué au dossier. On leur doit d’ailleurs le meilleur jeu de mots de notre intro (Notre-Dame, l’autre dame). Il est toujours question de ces foutus feux de l’amour, en écho à l’incendie de 2019 : « C'est toi ma number one et qui s'ra là quand tout prendra feu ? » Mais bien avant de séduire les rappeurs, Notre-Dame a largement inspiré la chanson française : Léo Ferré (Les Cloches de Notre‐Dame) ou Edith Piaf, qui évoquait, sombre, « la vieille flèche qui lèche / le plafond gris de Paris ». 

Une popularité en flèche dans la peinture 

Deux cents ans plus tôt, Notre-Dame avait déjà été voilée de fumée, mais sous le pinceau de Delacroix. Dans La Liberté guidant le peuple, la cathédrale semble faire de la figuration (elle apparaît dans le fond, derrière la scène révolutionnaire). Pourtant, c’est elle – et le drapeau tricolore qui y avait alors été installé – qui aurait inspiré au peintre l’idée du tableau. Fun fact : le jeune homme brandissant un pistolet à droite de la Liberté a lui-même inspiré Hugo pour le personnage de Gavroche dans Les Misérables. La boucle est bouclée. Et continue de tourner : en peinture, Notre-Dame a aussi inspiré Bernard Buffet ou le peintre néo-impressionniste Maximilien Luce. 

Génération Assassin’s Creed  

La street cred sans fin de la cathédrale connaît un nouveau tournant en 2014, à la sortie d’Assassin’s Creed Unity. Dans ce jeu vidéo d’Ubisoft, Notre-Dame a été modélisée avec une précision d’orfèvre, devenant le centre de l’action qui se déroule durant la Révolution. Une reproduction artistique et non scientifique d’après les éditeurs, pourtant si réaliste qu’on a parlé de s’en inspirer pour la reconstruction de l’édifice après l’incendie. Ça n’a pas été le cas, mais maintenant que cette grande dame est à nouveau sur pied, on est en droit de se demander qui sera le prochain à s’en emparer. Nous, on parie sur Emily in Paris. Ou Inoxtag.

Retrouvez tous nos articles sur la réouverture de Notre-Dame : 

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