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Et si des bactéries éclairaient la ville ? Si on créait de la lumière... sans électricité ? Pour Sandra Rey, fondatrice de la géniale start-up Glowee, basée à Evry (Essonne), la bioluminescence aka production et émission de lumière naturelle par certains organismes vivants, c'est l'avenir ! Lucioles, vers-luisants, "et plus de 80% des organismes marins" représentent aujourd'hui pour cette diplômée de l'Ecole de design Strate (sacrée ambassadrice de la FrenchTech à la COP21 de 2016) "une source de lumière vivante, tout droit venue de la nature, à la croisée entre le biomimétisme et la biotechnologie, prête à révolutionner notre manière de produire, de consommer et de s'illuminer !"
Et si on révolutionnait l’éclairage urbain, en le rendant plus durable ?
Née en 2014 et récompensée par le prestigieux MIT Technology Review comme l’une des start-ups les plus innovantes, Glowee et sa dizaine de collaborateurs visent à développer une matière première faite de ces micro-organismes naturels, reproductibles à l’infini. Laquelle permettrait dès lors de remplacer l'éclairage artificiel des bâtiments ou autres panneaux lumineux traditionnels. Et de lutter contre la pollution lumineuse. Bye bye LED et autres lampadaires !
Si la bioluminescence fascine autant énergéticiens, groupes immobiliers, architectes, artistes, paysagistes et autres hôtels, c'est que son impact environnemental est bien plus faible qu’une LED classique. Comme l'explique la passionnante Sandra Rey à nos confrères des Echos : "Si nous utilisons à peu près autant d’électricité pour fonctionner afin de nourrir et aérer nos bactéries, nous consommons 95% d’eau en moins et dégageons 99% de CO2 en moins que les LED en intégrant leur fabrication et leur fin de vie. Notre matière est 100% biodégradable".
Rambouillet, première commune de France à tester l'éclairage urbain bioluminescent !
Dans les Yvelines, la Ville de Rambouillet a signé un partenariat avec la start-up et investit 100 000 euros sur deux ans pour devenir "un laboratoire grandeur nature de la bioluminescence". Elle sera la première commune de l'Hexagone à tester puis faire évoluer l'invention brevetée. Une première aussi dans le monde, car aucune entreprise n’a encore atteint ce niveau d’expérimentation. Concrètement, des éclairages seront testés sur plusieurs places de Rambouillet, afin de mettre en valeur les bâtiments. A l'instar de la place Thome, juste en face de la salle de la Lanterne, qui porte bien son nom !
A la clé, confie Sandra Rey aux Éclaireurs, le média des initiatives positives, l'invention d'une "nouvelle industrie qui va créer des métiers inédits et des activités novatrices. Nous voulons apporter notre technologie aux opérateurs historiques qui gèrent aujourd’hui les infrastructures lumineuses pour qu’ils intègrent cette innovation de rupture". Abyssal !