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L’initiative devrait faire le bonheur des riverains, foodies et familles. Après un an de tests et une première expérience réussie à Bruxelles, un nouveau concept de jardin partagé débarque à Paris. En exclusivité interplanétaire, on est allé en reportage… Cueillir plante huître, menthe et roquette poivrée !
Vous avez toujours rêvé d’avoir votre propre potager ? Bonne nouvelle : pas besoin de déménager à la campagne. Et pas besoin non plus d’avoir la main verte ! Rendez-vous dans le 15e arrondissement, tout en haut du nouvel hôtel Yooma, à deux pas du centre Beaugrenelle. En cet après-midi, le soleil joue à cache-cache entre les tours qui surplombent l’immense toit-terrasse. Tandis que Jean-Patrick Scheepers, cofondateur Belge des fermes urbaines Peas & Love nous guide dans ce jardin haut perché avec vue imprenable sur la Seine en contrebas, ce sont pas moins de 800 m2 au sol et 750 m2 de cultures verticales que l'on découvre, divisés en environ 250 parcelles individuelles.
L'idée est simple : que tout le monde — enfin du moins, ceux qui en ont les moyens (38 € par mois tout de même) — puisse venir récolter ses propres fruits, légumes, salades, aromates et fleurs comestibles. Excessif ? "C'est la différence avec un jardin partagé classique, rappelle l'instigateur du projet. Nous délivrons un service à des clients."
En arrivant chaque abonné reçoit, en plus d’un badge d’accès à la ferme potagère, un sac réutilisable pour ses récoltes, un livre de 80 recettes signées Catherine Kluger (l’auteur de Super Nature) ainsi qu’un kit pratique pour bien récolter et conserver ses aliments. Plusieurs fois par mois, des activités sont même proposées aux membres pour apprendre comment récolter, conserver et cuisiner les produits qu’ils ont récoltés.
Le jardinage pour les nuls
Si vous ne savez même pas faire pousser des radis, pas de panique : le jeune Arno est "community farmer". Il sème, repique, arrose et entretient votre lopin de terre. Vous pouvez tout à fait, si vous le désirez, chiller sur l’un des transats à dispo en le regardant trimer, et ne venir qu’au moment de la récolte.
Permaculture verticale
Chaque parcelle représente trois mètres carrés de surface cultivable. Sur lesquels peuvent pousser jusqu’à... 71 plantations ! Car voilà : l'objectif ici, c’est d’optimiser l’espace de la façon la plus intelligente qui soit. Un système par étagement permet de développer chaque potager jusqu’à 1,10 m de hauteur, dans une forme de « permaculture verticale », où chaque plante va entrer en synergie avec une autre.
Le substrat utilisé est bio, les pesticides et herbicides sont proscrits. « Mieux vaut prévenir que guérir, alors on privilégie les traitements préventifs », précise notre serial entrepreneur. Décoctions ou purin d’orties, on peut booster les cultures de façon 100 % naturelle ».
Des variétés qu’on ne voit pas sur tous les étals
A la clé, une récolte estimée à plus de 30 kg par an et par parcelle. Le gros plus ? Des salades qui changent de l’ordinaire : oreilles du diable, tétragone cornue, mizuna… Et surtout des plantes aromatiques moins vues et/ou souvent chèrement facturées dans le commerce, comme la saisissante plante huître (qui possède un goût iodé très proche de celui du bivalve), la sarriette, ou la pimprenelle.
L’autre intérêt de ce néo-potager, c’est cette association entre un espace matérialisé, physique, on ne peut plus terrien… et le smartphone, qui vous mue en e-jardinier. Grâce à une application dédiée, vous êtes notifiés en temps réel : "Arno a planté des salades sur votre parcelle". Ou bien vous recevez une photo : "Vos tomates sont mûres !" Comme dirait Pépé Jeannot, on n'arrête pas le progrès !
Où ? Sur le toit de l’hôtel Yooma, au 51, Quai de Grenelle, 15e. Accès direct via l’ascenseur par la dalle Beaugrenelle.
Quand ? Les personnes ayant souscrit un abonnement en ligne pourront jardiner sur place à compter du 1er mai 2018. Des visites sont organisées (le samedi à 16h, inscriptions obligatoires). Ainsi qu’une journée portes ouvertes, le 22 avril prochain.
Combien ? 38 € /mois par parcelle (+ droit d’entrée de 100 € par parcelle, la première année uniquement)