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Bienvenue dans la tête de Virgil Abloh. En 2019, la galerie kréo invitait le fondateur d’Off White et ancien directeur artistique de Vuitton à concevoir une collection de mobilier à l’influence street art (Efflorescence, 2019), début d’une collaboration artistique qui a fait date. Deux ans après le tragique décès du designer, la galerie kreo lui rend hommage avec Virgil Abloh : Echosystems, une exposition à découvrir gratuitement entre le 21 septembre et le 1er novembre. Pensé comme un mémorial de l’imaginaire débridé de l’artiste, le projet met en regard quelques-unes de ses dernières œuvres avec celles d’une quinzaine d’artistes, appartenant tous à l’éclairante constellation de ses plus grandes inspirations, de Basquiat à Dondi White.
Au centre du projet, des pièces de design inédites du créateur, comme cette série d’échelles à l’esthétique industrielle, “WORLD LEADERS”, dont il dédie chaque échelon à une personnalité noire ayant influencé le cours de la grande Histoire, et le développement de son propre rapport à l’art (Ella Fitzgerald, Malcom X, Larry Levan). Autour de ces pièces, et d’autres œuvres inédites d’Abloh, les citations qui figurent sur les échelles trouvent un écho dans la matérialisation d’autres de ses influences, avec des œuvres de légendes du graffiti new-yorkais comme Futura 2000 et Dondi White, ou de designers référents comme Tom Dixon et Erwan Bouroullec.
Si Virgil Abloh s’est surtout fait un nom dans la mode, le goût du créateur pour l’art urbain et le design a largement infusé sa pratique. Architecte de formation, Virgil Abloh a longtemps mis en scène sa fascination pour le mouvement street art, notamment à travers ses scénographies de défilé, et jusque dans ses collections. Une passion qu’il partage avec Hugo Vitrani, curateur de l’exposition à la galerie kréo et instigateur du Lasco Project au Palais de Tokyo, qu’Abloh découvre à l’époque avec avidité. Le commissaire d’exposition, derrière l’impressionnante Morsure des Termites, tenait ainsi à rendre cet “hommage singulier et personnel” à celui qui n’hésitait pas à affirmer : “My work exists because I’m inspired by the work of others.” On ne doute pas qu’il en inspirera à son tour beaucoup d’autres.