Pour qui ? Si tu n’as pas peur de te faire bousculer les idées.
Voir quoi ? Un florilège d’artiste japonais quand même un peu fous.
Le cycle Japonisme ne cesse de nous étonner : encore un sans faute ! Cette fois-ci, il frappe du côté de la Halle Saint-Pierre, à la découverte d’un Art brut nippon que le lieu défend avec ferveur depuis quelques années déjà. Et huit ans après son premier volet, voilà un épisode 2 tout aussi détonnant.
Pour cette seconde édition, l'expo accueille une cinquantaine d’artistes et signe le grand retour de Shinichi Sawada, figure emblématique du mouvement. L'artiste y présente une collection entière de camionnettes miniatures en papier cartonné, prouvant que l'Art brut résulte souvent de ces recherches d’artistes en marge, coupés du monde, et est le fruit d’expérimentations incisives détournant les codes traditionnels et engendrant leurs propres langages.
On y retrouve les origamis en feuille d’arbre de Yoshihiro Watanabe, les monstrueuses sculptures d’argile de Naoya Matsumoto, les panoramas en stylo de Norimitsu Kokubo (voir photo) ou encore les dessins traumas de Masaki Hironaka (survivant de la bombe atomique d’Hiroshima). Un voyage intense entre toutes les matières, toutes les couleurs, toutes les histoires.
Cet art est rarement pris avec autant de sérieux, aussi richement illustré et cette exposition lui offre enfin la place qu’il mérite sur la scène contemporaine. Tout y est magnifiquement instable et plein d’obsessions. Une giga-compilation d’œuvres, réalisées avec tout ce qui passe par la main, comme une réaction immédiate aux urgences de l’expression. Radical.