Critique

Art Factory Summer Show

4 sur 5 étoiles
Si vous passez par Bastille, préparez l’écran total car la crème de la crème solaire s’expose à l’Arts Factory.
  • Art, Technique mixte
  • Recommandé
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Time Out dit

Quand Laurent nous a expliqué que, cette année, le ‘Summer Show’ de sa galerie Arts Factory était pensé comme un mojito, on a vite compris pourquoi. C'est frais, délicieux, sucré mais sans abuser et surtout, ça vous retourne la tête.

Le quatuor d’artistes invités - Nicolas Barrome Forgues, Sébastien Touache et Jean-Michel Ouvry, du collectif Jeanspezial, ainsi que NIARK1 - nous met en effet dans le shaker, entre la glace pillée et les feuilles de menthe, pour mieux secouer notre sensibilité. Les choco BN de notre enfance, affublés d'un adorable sourire carnassier, se la collent ainsi en « Disco Church »; les goûters d'anniversaire se transforment en nature morte ultra violente ; et on croit reconnaître le Capitaine Krabs de Bob l'éponge dans le 'Cruel Summer' de Sébastien Touache. Bref, laissez l'enfant qui sommeille en vous roupiller, sinon il risque d'être traumatisé !

Polycéphale, ce ‘Summer Show’ est à l’image de la fresque réalisée à quatre (ou plutôt huit) mains, qui orne le mur principal de la galerie : les influences sont multiples, de même que les styles et les techniques. Il y a du Basquiat et du Maurice Sendak ('Max et les Maximonstres') dans les effrayantes chimères déstructurées de NIARK1. De l’iconographie pieuse avec les graphites sur bois de Jean-Michel Ouvry et de la science-fiction jodorowskienne sur la ‘Planète Tourteau’. B.D., vitrail et tableaux d’inspiration renaissance se répondent. Pourtant, il règne dans ce joyeux caph(art)naüm une cohérence inattendue. Créant un univers à la fois mignon et terriblement glauque, cocktail qui fait immédiatement penser à Winshluss. D’ailleurs, on retrouve la même ironie dans les œuvres de Nicolas Barrome Forgues, notamment dans sa sculpture peu ragoûtante mêlant tête de chien à trois yeux, petits pois oculaires et carotte éventrée, caustiquement intitulée ‘Bon appétit’.

Plus éblouissant que les sunlights des tropiques, le ‘Summer Show’ de l’Arts Factory est donc à voir d’urgence avant les derniers rayons de juillet. De même que l’exposition complémentaire au sous-sol de la galerie, rétrospective de la scène artistique parisienne vue de Portland par Matt Wagner. Alors, plutôt que de prendre des coups de soleil, faites-vous deux coups de cœur pour le prix d’un. En plus, cela vous coûtera moins cher qu’un mojito (0 €) pour les mêmes effets.

Infos

Site Web de l'événement
www.artsfactory.net
Adresse
Prix
entrée libre
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