Pour sa quatrième édition, la Biennale internationale des arts numériques se penche sur un gros doss’ : celui de révéler l’invisible par les arts numériques, les sciences et les technologies. Pendant trois mois, ce sont pas moins de 16 villes et 40 lieux franciliens qui accueilleront quelque 80 événements et expos. Chez Time Out, on a foncé au 104 pour découvrir la pièce maîtresse de la programmation. L’exposition Au-delà du réel ?, un projet situé entre X-Files et Edgar Allan Poe, interroge sur les frontières de la réalité et la notion d’invisible dans les arts plastiques.
Dans sept zones thématiques déployées autour de la Halle Aubervilliers, en libre accès, une trentaine d’artistes explorent ces questions existentielles à travers la création contemporaine. A grands coups de réalité virtuelle, d’installations interactives et d’illusions d’optique, les espaces allient art et science pour un rendu des plus bluffant. Les fans de SF se verront projetés dans une sorte de conteneur ultra-futuriste signé Guillaume Marmin. Quant aux plus politiques d’entre nous, ils kifferont le travail de la plasticienne Heather Dewey-Hagborg qui tente, via un algorithme et de l'ADN, de révéler le visage de la lanceuse d’alerte Chelsea Manning dans son œuvre un peu badante Probably Chelsea. L’ensemble est déconcertant, et nous pose une question maline : “Pourquoi les arts visuels ne devraient-ils s’intéresser qu’au visible ?”
Si vous aimez les shows grandioses et les trips futuristes, il s’agit clairement d’une expo faite pour vous. Aussi sérieuse que ludique, Au-delà du réel ? constitue un laboratoire numérique unique dont on ressort tout chamboulé tant les œuvres présentées nous font vivre des expériences physiques et visuelles fortes. Une grande réussite rythmée par de nombreuses conférences et performances ainsi que des ateliers en tout genre. Bienvenue dans la réalité 2.0, aux limites toujours plus floues.