A la vue de la file d’attente qui s’étend jusqu’au trottoir d’en face, on prend conscience qu’une exposition sur Banksy à la Réserve Malakoff, ce n’est quand même pas rien. Après avoir accueilli le bestiaire de Mosko et avant de recevoir Photografee, c’est Banksy que la galerie de la Réserve – le point central du Grand 8 – met à l’honneur pendant dix petits jours.
Banksy, y es-tu ?
Cette exposition exceptionnelle, on la doit à François Berardino – dit Béru – dont c’est la collection privée. Des œuvres éclectiques amassées comme un trésor depuis près de dix ans par le comédien et artiste de rue. La rétrospective offre un beau voyage en pays banksyen – avec un détour par Dismaland, le parc d’attractions surréaliste et parodique créé par l’artiste – mais ne satisfait pas toute la curiosité du visiteur.
Entre ses pochoirs noir et blanc alliant agitation sociale et douceur, ses collaborations (des pochettes du groupe britannique Blur, par exemple), ses détournements d’icônes et de symboles (une Queen Elizabeth II en singe couronné), le street-artiste surprend et innove tout en demeurant insaisissable. Difficile de lui attribuer un style ou un domaine de prédilection.
Difficile également de percer son secret. Nous avons beau arpenter les murs de la galerie à la recherche d’indices, scruter les visages dans le public présent au vernissage, aucun signe de Banksy. Il faut dire qu’aucune photographie ne permettrait d’identifier son visage, même si un journaliste a récemment fait l’hypothèse que le leader de Massive Attack et lui ne faisaient qu’un seul et même personnage. Du coup, on va se consoler en écoutant l’envoûtant "Voodoo in my Blood", extrait du dernier EP de Massive Attack.