Avec Ubuntu, un rêve lucide, le Palais de Tokyo nous propose une belle leçon de fraternité

Intégrée dans le cycle d’expositions Six continents ou plus, cette expo illustre une philosophie venue du Sud du continent africain : “Je suis parce que nous sommes”.
Palais de Tokyo
Aurelien Mole
Ecrit par Time Out. En partenariat avec le Palais de Tokyo.
Publicité

A l’heure où les illustrations de violences en tout genre peuplent nos fils d'actu, on a en tête quelques personnalités publiques françaises qui feraient bien de se rendre au Palais de Tokyo . En effet, l’expo Ubuntu, un rêve lucide fournit un véritable message d’espoir en reprenant le terme issu des langues bantoues signifiant “faire humanité avec les autres”. Une petite lueur optimiste dans le monde ultra-tendu d’aujourd’hui.

Plus que présent dans un grand nombre de cultures africaines, l’esprit Ubuntu irrigue la pensée des mouvements de libération postcoloniaux dans les années 60 et a notamment été revisitée par Nelson Mandela et Desmond Tutu pour faire valoir un idéal de société durant l’apartheid. Chargé d’histoire, ce concept se retrouve également dans la littérature, d’Aimé Césaire à Alain Mabanckou, ainsi que dans la musique, Fela Kuti et Mariam Makeba étant ses plus fiers porte-voix. 

Palais de Tokyo
Palais de Tokyo

S’il y a un moment où l’on aurait tous besoin de se concentrer un peu sur l'Ubuntu, c’est bien aujourd’hui. Entre ratés politiques, conflits à répétition, violences contre les femmes et les communautés LGBTQI+ et racisme intégré, il est grand temps de “faire humanité ensemble et humaniser le monde”, pour reprendre les termes du philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne. Et quand le monde va mal, se tourner vers le monde de l’art, c’est toujours une bonne idée.

Menée par la commissaire Marie-Ann Yemsi, l’expo donne la parole à une vingtaine d’artistes dont les œuvres font vivre la philosophie Ubuntu. Conçu comme un espace polyphonique sans frontières, l’événement décloisonne le monde pour créer un lieu unique où se mêlent réflexions critiques et subjectivité des créateurs contemporains. L'espace s’organise autour de l’installation centrale de Kudzanai Chiurai et Khanya Mashabela, Library of Things We Forgot to Remember, et accueille concerts, DJ sets, lectures de poésie ou encore performances. Si l’expo ne se limite pas à des frontières physiques, elle valorise aussi toutes les pratiques, des films de Grada Kilomba à la photographie engagée de Sabelo Mlangeni en passant par la peinture de Michael Armitage, pour ne citer qu’eux. Pour découvrir le taf des 13 autres artistes et reprendre du poil de la bête tout en constatant les dommages faits à l’humanité, direction le Palais de Tokyo. Expérience unique et choc intellectuel garantis.

Quoi ? Ubuntu, un rêve lucide
Quand ? Jusqu'au 20 février 2022. Tous les jours, de midi à minuit. Sauf le mardi. 
Où ? Palais de Tokyo, 13 avenue du Président Wilson, Paris 16e
Combien ? De gratuit à 12 € (Billetterie ici)

Palais de Tokyo
Palais de Tokyo
Recommandé
    Vous aimerez aussi
    Vous aimerez aussi
    Publicité