Pour qui ? Les jusqu'au-boutistes de l’art
Voir quoi ? Quelques raretés, et encore et toujours du Picasso
Deux artistes emblématiques se retrouvent au Musée Picasso. Une expo qui réunit le sculpteur et peintre américain Alexander Calder et Pablo Picasso, ce père du cubisme qu'on ne présente plus. Une résonance entre deux figures essentielles du XXe, qui interroge sur la manière d’occuper l’espace, et surtout de conjuguer avec lui.
Parcours d’une centaine d’œuvres, cette exposition nous montre judicieusement comment ces artistes, chacun à leur manière, ont traité la question du vide. Résultat ? Beaucoup de dérives géométriques, et un amour prononcé pour la pesanteur (dont les célèbres mobiles de Calder). Mais aussi des pièces trop rarement mises en valeur (comme ces sculptures en fil de fer des années 1930). Le tout est quand même même un brin pointu, théorique et disons-le clairement, un poil ennuyeux (trop d'abstrait et trop d'œuvres très très minimalistes).
Ce qui passionne, ce sont les histoires à côté des œuvres, celles des rencontres entre les deux artistes, leurs retrouvailles, leurs échanges, leurs intimités partagées. Ce sont ces panneaux explicatifs, qui ne sont pas juste des textes-commissaires mais des citations d’artistes, d’écrivains, de critiques de l’époque. Et qui permettent de parcourir l’Histoire avec ses mots. Puis on y découvre quelques facettes méconnues de Picasso (qu’on pensait connaître par cœur après une année 2018 qui devait lui être secrètement dédiée). Une belle balade d’art, mais pas une priorité.