Miriam Cahn - “Fuck Abstraction !”
Dénonçant les viols de guerre à travers une scène de fellation entre une silhouette dominante et une autre frêle et soumise, la toile de Miriam Cahn est accusée de faire l’apologie de la pédopornographie, malgré les précisions apportées par l’artiste suisse dès le début de la polémique : “Ce ne sont pas des enfants. […] Le contraste entre les deux corps figure la puissance corporelle de l'oppresseur et la fragilité de l’opprimé agenouillé et amaigri par la guerre.”
Après le tollé sur les réseaux sociaux, l’interpellation ultra-médiatisée de la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak par la députée RN Caroline Parmentier, et les plaintes déposées par six associations (déboutées par le tribunal administratif de Paris le 28 mars, puis par le Conseil d’Etat le 14 avril), on pensait en avoir fini avec ce parfum de scandale aux effluves d’extrême droite. Et pourtant, le 7 mai, un octogénaire (ancien élu du Front national) asperge le tableau de peinture. Le Palais de Tokyo, résistant depuis le début de cette histoire, assure dans un communiqué que l'œuvre, non vitrée, restera accrochée en l’état jusqu’à la fin de l’expo.