Encore une fois, le mastodonte super-numérique de la rue Saint-Maur voit double. Après le duo espagnol Dalí et Gaudí, il célèbre aujourd’hui deux autres géants de l’histoire de l’art : Paul Cézanne et Vassily Kandinsky. Au programme ? De la couleur, de la modernité et de l’émotion.
Première escale de cette excursion en deux étapes ? Le Sud impressionniste du maître provençal Cézanne, version 2.0. Imaginé par Gianfranco Iannuzzi et le studio Cutback, le show numérique reproduit le traitement de la matière unique de Cézanne, rendant compte de son obsession pour la montagne Sainte-Victoire et nous invitant à pénétrer dans son univers coloré fait de natures mortes, de portraits et de vues du Sud. Et le tout en musique s’il vous plaît ! Au final, ce sont quelque 500 œuvres numérisées qui nous transportent à Aix plus vite qu’un Ouigo. Manque plus qu’un petit pastaga pour compléter le tableau.
Après ce spectacle impressionniste de 40 minutes, l’Atelier des Lumières enchaîne avec un programme court axé sur l’abstraction de Kandinsky. Une salle, deux ambiances mais toujours les mêmes fils conducteurs : avant-gardisme et traitement de la couleur. Pendant une dizaine de minutes, les inspirations postimpressionnistes et fauves de l’artiste russe font vite place à des formes rêveuses et aériennes. Restez jusqu’à la fin, c’est sur du David Bowie que se déploie l’étrange symphonie des Compositions de Kandinsky. Effet planant garanti.
Encore une fois, l’Atelier des Lumières réussit son pari de prolonger des chefs-d’œuvre de la peinture dans un univers numérique, sans jamais rien enlever de leur effet. Mettez vos lunettes de soleil, vous risquez d’en prendre plein les yeux.