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Pour qui ? Les romantiques et les historiens en herbe
Voir quoi ? Des danseuses hautes en couleur
Les températures baissent, quelques flocons sont même tombés sur les toits de Paris. L’automne fait doucement place à l’hiver, et quelle plus belle façon de clôturer cette année culturelle de dingue que de faire un petit tour à l’opéra ? Si les premiers rangs du palais Garnier peuvent faire mal au portefeuille, le musée d’Orsay nous invite à pénétrer dans les coulisses d’un monde à part, largement capturé par Edgar Degas qui en fera son obsession.
Comment dissocier Degas de ses danseuses ? La thématique choisie par Orsay semble tellement évidente qu’on se rend presque à reculons à l’expo, de peur de voir ce que l’on a déjà vu cent fois : un corpus de qualité mais beaucoup trop exploité par les institutions du monde entier. On avait tout faux.
Le musée réussit le tour de force d’élever un sujet prévisible au rang d’événement iconique. L’expo, archi-complète, traite de la passion du peintre pour l’opéra à travers pas moins de dix chapitres, s’attardant sur chaque détail de la pratique et de la vie de l’artiste pour qui l’anatomie, le travail des couleurs et la poésie n’ont aucun secret. Le spectateur est immergé dans un monde où les paillettes cachent rigueur et douleur, comme en témoignent avec puissance les corps torturés des modèles de Degas.
Plus que le peintre des petits rats, Degas apparaît ici comme un historien de la modernité. Car, en plus de donner à voir un corpus impressionnant de toiles, les commissaires misent sur de nombreux documents rappelant à quel point Edgar était un mec de son temps, sorte de chroniqueur mondain du XIXe siècle. Sans doute une des plus belles expos de l’année.