Une troupe de businessmen la tête enfouie dans le sable d’un jardin zen revisité. Voilà avec quoi nous accueille la Fondation EDF et ses 550 mètres carrés d’espaces fraîchement rénovés. L'œuvre, signée Bianca Argimón, annonce la couleur : il faut arrêter de faire l’autruche. Car non, la sobriété, alors que l’avenir paraît de plus en plus incertain, ce n’est pas juste faire le Dry January. Pour explorer cette vaste thématique, la Fondation EDF a confié les clés à un commissariat collectif au sein duquel scientifiques et artistes bossent main dans la main pour rêver un monde plus sobre et imaginer une expo aussi marquante qu’impactante. A commencer par son titre, emprunté à un triptyque du street artiste Rero, qui provoque une forme de résistance immédiate : hors de question que demain soit annulé.
Soigneusement dispersés dans un parcours en cinq étapes thématiques, une vingtaine d’artistes explorent le sujet, tantôt pour donner à voir les effets concrets du changement climatique, tantôt pour essayer d’apporter des solutions à ce stress généralisé. Car si les nouvelles ne sont pas bonnes, elles sont pour eux l’occasion de créer le débat et d’éveiller les consciences, à l’image de la mosaïque XXL de Moffat Takadiwa réalisée à partir de déchets plastiques. Ou comment faire du beau avec du laid. C’est une des questions soulevée par l’expo : peut-on faire d’un sujet aussi dramatique un vecteur de création ?
A en juger par la sélection d’œuvres présentées, la réponse est oui. Basée sur un ensemble éclectique où se mêlent art vidéo, peinture, photo ou installation, l’exposition joue la carte du waouh pour tenter de bousculer les consciences, sans oublier d’apporter une médiation conséquente pour offrir aux visiteurs les clés de compréhension nécessaires. Et leur donner l’envie de, peut être, s’engager à leur tour.