Institut du Monde Arabe
© IMA

Critique

Divas

5 sur 5 étoiles
C’est aux icônes de la chanson orientale que l’Institut du Monde Arabe rend hommage. De quoi ajouter un peu de paillettes à cette rentrée morose !
  • Art, Technique mixte
  • Recommandé
Zoé Terouinard
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Time Out dit

Pour qui ? La star qui sommeille en nous
Voir quoi ? Des femmes aussi fortes que talentueuses

On connaît tous Oum Kalthoum, “l’astre de l’Orient”, et Dalida, sa chevelure d’or et sa voix de velours. Mais qu’en est-il de Warda al-Jazairia, Asmahan ou Fayrouz ? Des icônes intemporelles, devenues symboles du féminisme dans les sociétés arabes d'après-guerre, que l’on découvre avec émerveillement au fil d’un parcours thématique cinq étoiles. Salon littéraire reconstitué, loges et dressing des vedettes de la chanson et du cinéma, immersion auditive ou encore filtre Insta permettant de se mettre dans la peau d’une diva, l’IMA a tout donné pour sa réouverture, à l’image de ces stars au côté drama queen toujours assumé. 

Le voyage se fait en quatre étapes. On s’arrête d’abord dans Le Caire des années 20, où l’on découvre des femmes engagées, qui conjuguent art et militantisme. Naissance des music-halls et des cabarets, émancipation de la domination masculine dans le showbiz et entrepreneuriat, les stars égyptiennes apparaissent comme des pionnières de l’industrie qui, plus que de simples objets de fantasme, fascinent les foules par leur charisme et leur force.

Le parcours se poursuit dans l’intimité des étoiles de la chanson, ces voix d’exception qui ont contribué à façonner, grâce à leur magnétisme, une culture arabe commune. Vient ensuite le tour des stars de cinéma du “Nilwood”, âge d’or du 7e art égyptien, aux comédies musicales qui ont révélé bien des talents, dont la jeune Dalida. Et quelle meilleure manière de conclure que de confronter la jeune génération d'artistes à ces influences du passé ? Derrière les strass et les lunettes noires, les divas du monde arabe restent une source d’inspiration intarissable pour la création contemporaine, des plasticien(ne)s Youssef Nabil et Shirin Neshat à la photographe Randa Mirza.

Bien plus qu’une déclaration d’amour, Divas met en lumière, à travers le parcours de ces artistes puissantes, l’histoire des femmes dans le monde arabe, de l’émergence du féminisme à leur contribution au panarabisme et aux luttes indépendantistes. Immense réussite, l’expo nous donnerait presque envie de chanter à la manière de Dalida, dès la sortie franchie :“Salma ya salama, Je reviendrai bessalama.”

Plus d'expos ici.

Infos

Adresse
Prix
De 6 à 12 €
Heures d'ouverture
Du mardi au vendredi de 13h à 18h. Samedi, dimanche et jours fériés de 10h à 19h
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