Ce matin, on s’est levé avant le soleil : ça y est, l’automne est bien là, accompagné de ce petit mood déprime caractéristique. C’est le moment choisi par le musée d’Orsay pour lancer son expo autour d’Edvard Munch (1863-1944), joyeusement intitulée Un Poème de vie, d'amour et de mort. Allez-y après une bonne séance de luminothérapie, parce qu’on vous prévient, c’est pas gai.
Du peintre norvégien, on ne connaît pas grand-chose à part son Cri (1893). Pas d’bol, il n’est pas présent, la Norvège étant un peu traumatisée par son vol en 2004. Mais ça évite l’effet Joconde et nous permet de découvrir en profondeur un peintre à la maîtrise de la couleur impeccable, pionnier de l’expressionnisme et big boss de la représentation picturale des angoisses existentielles.
Alors, des émotions, il y en a – à se demander si Edvard Munch n’est pas Cancer ! L’expo, suivant une organisation cyclique (en écho à la manière de bosser du peintre), présente une centaine d’œuvres où les 40 peintures côtoient des dessins, des blocs gravés et des estampes. Les thèmes ? La maladie, la folie, la mort. Ambiance.
Les scènes traumatiques s'enchaînent, toutes réalisées avec un trait immédiat. Les couleurs sont extrêmement sensibles et intelligentes et oscillent entre le chaud de la folie dévorante et le calme froid de la fin d’une vie. Niveau scéno et médiation, le musée d’Orsay réalise encore une fois un travail impeccable et la déambulation dans l’expo se fait sans embûche. Bon, et si vous veniez vraiment pour Le Cri, l’œuvre est quand même déclinée sur une petite gravure.