Critique

Egon Schiele

4 sur 5 étoiles
L’underground et la débauche de la Vienne du début du XXe siècle.
  • Art, Peinture
  • Recommandé
Zoé Terouinard
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Time Out dit

Pour qui ? Les influenceuses torturées
Voir quoi ? Des corps sous tous les angles

Si on vous parlait de l’exposition Basquiat la semaine dernière, il est désormais temps de s’attarder sur l’autre tête d’affiche de la saison orchestrée par la Fondation Louis Vuitton : Egon Schiele. Loin du New-York des années 80, la Vienne du début du XXe siècle n’en est pas moins rock and roll. Freud, Schoenberg, Klimt et tous leurs copains se retrouvent dans des cafés et révolutionnent tranquillement la pensée européenne. Au milieu de cette effervescence intellectuelle, se trouve le jeune Egon, peintre torturé et dessinateur hors pair. Le punk de la Sécession.

Trois salles aux murs sombres et quelques 110 œuvres nous guident le long de sa vie en suivant son trait continu, nerveux et rapide. Ici, peu de grands formats impressionnants, mais une multitude de portraits formant un corpus intime et intimiste. S’il est souvent comparé à son confrère Gustav Klimt, l’art de Schiele est plus dark, moins contemplatif. Taxé de « voyou pornographe » par la justice autrichienne en 1912, le peintre dérange, hier comme aujourd’hui. Bien que mort à 28 ans il y a déjà un siècle pile, Egon Schiele est un véritable miroir critique de notre modernité : hypersexualisation, corps décharnés et narcissisme sont des thèmes aussi présents dans son oeuvre que dans notre feed instagram. A l’aire du « moi » freudien, « Ego » Schiele est le roi.

Plus tortueuse et introspective que l’expo qui se déroule quelques étages plus haut, cette première monographie depuis 25 ans ne pouvait être qu’une réussite. Provoc et résolument contemporaine, c’est la rétrospective à ne pas rater.

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