A chaque art, son prodige. Renoir au Cinéma, Hugo aux Lettres et Picasso à la Peinture. Si l'imagerie rock avait à choisir le sien, nul doute que le Belge Elzo Durt serait élu à l'unanimité.
Depuis presque 15 ans, ses pochettes d'albums et ses affiches de concerts marquent l’œil et l’esprit de quiconque y pose son regard. Tandis qu’il faut une vie entière à certains pour explorer différentes facettes de leur art, Elzo Durt réussit à intégrer en une production des univers que l’on pensait jusque-là antagonistes. De l'univers tropical de la pochette du premier album de La Femme aux affiches des concerts de Frustration truffées de références au monde du travail, le Belge a fait du grand écart sa marche de prédilection. Que ce soit avec de rassurantes courbes, d’agressives formes géométriques ou d’improbables harmonies pigmentaires, l’artiste est d’une efficacité redoutable. Il frappe fort et juste. Et c’est sans doute ce qui a séduit Jean-Baptiste Guillot du label Born Bad Record, avec qui il travaille depuis bientôt 10 ans. En pleine célébration de la première décennie du label, son patron édite un magistral livre sur l’œuvre de celui qui a grandement participé à la définition de l'esthétique Born Bad.
Avec ‘Colors & Glory’, on est en présence d’une des expositions marquantes du printemps. Les années d'activisme d’Elzo Durt et de sa fructueuse collaboration avec le label parisien sont magnifiquement mises en perspective dans cet écrin qu’est la Galerie du Jour Agnès B.
Une visite guidée de l’exposition suivie d’une dédicace aura lieu le jeudi 22 juin.