Pour qui ? Toi qui es bloqué à Paris pour l’été
Voir quoi ? Des paysages californiens teintés d’imperfections
Palm Springs : ses palmiers, sa chaleur et son mystère typique des banlieues californiennes, digne d’un thriller des 60’s. Une ambiance très particulière que le photographe néerlandais Erwin Olaf saisit dans sa série Palm Springs, exposée jusqu’au 27 juillet à la galerie Rabouan Moussion, qui conclut un triptyque sur les villes en mutation traduisant le changement climatique dans une esthétique très WASP, non sans rappeler les œuvres de David Hockney.
Largement inspiré de l’Amérique puritaine des années 1960, Olaf imagine une sorte de « documentaire stylisé » dont l’esthétique léchée à la Norman Rockwell est réveillée par quelques touches drama : un gazon cramé par le soleil, un homme flottant suspicieusement dans une piscine ou encore une adolescente au regard noir peuplent ses paysages grand format. À première vue, ses clichés semblent aussi parfaits qu’une pub de détergent de la fin des années 50. Et pourtant, ces petites fissures qui se dessinent après quelques secondes d’observation bousculent le spectateur, perturbant son rapport au beau et à la perfection, souvent simplement apparente. Une sensation accentuée par la présence inattendue de vidéos, installées sans distinction, qui s’animent sans même qu’on s’en rende compte.
Une intention louable et une série aboutie dont la beauté est atténuée par la froideur de la galerie, qui se contente de disposer les œuvres de l’artiste sans réel effort de scénographie. La gifle promise par l’artiste se transforme ainsi en petite tape sur l’épaule, et c’est bien dommage.