La grande rivale de la Fondation Louis Vuitton a enfin pris place sous la coupole de la Bourse de Commerce. Restaurée de fond en comble par Tadao Ando et meublé par les frères Bouroullec (rien que ça), elle accueille l’une des plus grosses collections privées du monde : celle de François Pinault. Alors, elle donne quoi l’expo inaugurale de cette nouvelle place to be arty parisienne ?
On est accueilli au cœur de la rotonde par le Suisse Urs Fischer et sa reproduction en cire (de bougie, oui) de L’Enlèvement des Sabines de Jean Bologne (1529-1608). Le ton est donné : tout ici a pour vocation de nous arracher un “wouah” émerveillé. Dédiés à la création des 60’s à aujourd’hui, les 7 000 mètres carrés de la Bourse accueillent les plus grands noms de la peinture, de la sculpture ou de la photo. Peter Doig, Cindy Sherman, David Hammons ou Tatiana Trouvé, c’est toute la fine fleur de l’art contemporain qui squatte allègrement les 5 étages du lieu.
Mais là où la collection Pinault se démarque, c’est grâce à sa merveilleuse collection de peinture figurative africaine et afro-américaine, très peu présente dans les collections parisiennes et pourtant très côté sur le marché de l’art. Comment ne pas être ébahi devant les tableaux de l’américain Kerry James Marshall, de la britannique d’origine ghanéenne Lynette Yiadom-Boakye ou du brésilien Antonio Obá ? Cette jeune génération de plasticiens met en scène le corps noir comme personne, encore trop absent des corpus muséaux, et fait enfin entrer les institutions parisiennes dans le XXIe siècle. On en prend plein les yeux, on souffle, et c’est que du kiff. Carton plein pour la Bourse de Commerce !