Aux manettes de la toute petite (comme son nom l’indique) galerie 22,48 m2 depuis 2010, Rosario Caltabiano s’aventure autant vers la photo anonyme que l’installation conceptuelle ou la vidéo. Et prouve souvent, du haut de la butte de Belleville, que l’on peut faire des merveilles dans un mouchoir de poche.
L'art contemporain de Belleville est à l'image du quartier qu'il habite : dynamique, jeune, hybride. C'est avec l'envie de cultiver des territoires nouveaux, loin de la ploutocratie du Marais, que quelques galeries ont entamé la conquête du nord-est il y a une dizaine d'années. Les pionniers misaient sur l'émergence d'une pépinière innovante ; un véritable réseau alternatif pour la diffusion de la création actuelle dans un faubourg encore populaire, encore à inventer, encore habillé par la peinture à la bombe. Ils ont vu juste. Depuis le début des années 2000, les galeries ont poussé sur les flancs de la butte de Belleville comme les vignes y bourgeonnaient autrefois. Des lieux souvent intimes et défricheurs, entourés par des ateliers d'artistes à foison, des associations orientées vers la jeune création (Café au lit, Shanaynay, TREIZE...) et une institution phare, le Plateau (FRAC Ile-de-France). Jocelyn Wolff, Marcelle Alix, Emmanuel Hervé, Balice Hertling... C'est chez les « Bellevillois » que l'on vient chercher du sang neuf. Et une façon de montrer, de vivre et de vendre l'art autrement.