Ponte City (Où ? Au BAL • Quand ? Du 23 janvier au 20 avril)
Où ? Au BAL • Quand ? Du 23 janvier au 20 avril

Immobile, l'imposant cylindre de 54 étages surplombe Johannesburg depuis quarante ans maintenant. Au point que cette tour semble imprégnée de l'humeur des rues qui l’entourent, jusqu'à incarner, à chaque époque, les tourments qui traversèrent la plus grande ville d'Afrique du Sud. Dans les années 1970, Ponte City est le fer de lance d'un pays moderne, sorte de cité radieuse rêvée d'une élite blanche ambitieuse. Mais lorsque les Blancs fuient Johannesburg avec les premières émeutes raciales, elle devient très vite le symbole d'une nation déchirée, un squat livré aux ordures, qui aimante les suicidés et, selon la rumeur, attire prostitution et bandes organisées. Au XXIe siècle, le projet est relancé : le building devient alors un lieu de vie de l’ère post-Apartheid, où se côtoient classes ouvrières noires et Blancs de la petite bourgeoisie. 


En travaillant pendant cinq ans dans les coursives de cet immeuble-monde, Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse, deux jeunes photographes, ont relevé dans le ventre du béton les traces de ces décennies de mutations. Au confluent de l'archéologie et de la sociologie, leur démarche immersive va au-delà de la simple prise de vue. La systématisation de leur photographie (comme lorsqu'ils prennent en photos toutes les portes et toutes les fenêtres de Ponte City), ajoutée à leur souci constant de mise en perspective (entre les époques, entre le paradis sur papier glacé promis par les publicités immobilières et la réalité, etc.), tendent à écrire une histoire éclatée du lieu.

Avec une grande profondeur, le travail que le duo sud-africain expose au BAL cerne les maux de toute une société. A la sensation d'enfermement et au parfum d'utopie amère qui se dégage de la première salle répond le sous-sol, où surgissent des voix. Subotzky et Waterhouse vont au-delà des portes pour récolter des dizaines et des dizaines de traces (photos, documents, livres, objets, lettres, images) qui leur permettent de reconstituer quelques bribes des existences de ceux qui ont traversé cette tour de Babel désagrégée – comme les démarches de cet immigré congolais qui tente de refaire sa vie à Johannesburg. Il en résulte une installation dense et intelligente qui raconte les soubresauts de la récente histoire sud-africaine, avec, en toile de fond de cette réflexion historico-sociale, une esquisse des fantasmes qui guident les hommes.

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14 expos pour 2014

Doré, Van Gogh, Raysse, Viola... Les rendez-vous les plus attendus de l'année

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Toiles trouées, tatouages et instants décisifs. Ouf. Après avoir consulté notre boule de cristal, nous voilà rassurés : en 2014, le musée d'Orsay ne sera pas transformé en parking Vinci et le Centre Pompidou ne se convertira pas en association de peinture à l'aquarelle. Fort heureusement, la programmation des musées annonce même quelques bons crus en cette nouvelle année. On sillonnera l'Espagne d'Henri Cartier-Bresson et l'Amérique de Robert Adams ; on jettera quelques coups d'œil sous les jupons bouffants d'Antoine Watteau et les corsets en cuir de Robert Mapplethorpe ; on prendra des bains de néons dans le monde versicolore de Martial Raysse. Allez, assez tourné autour du pot : et si vous parcouriez plutôt notre diaporama pour découvrir le meilleur des mois à venir.

Plus tard en 2014

Niki De Saint Phalle

Ce qui est bien avec le Grand Palais, c'est qu'il est grand. Suffisamment grand, même, pour accueillir les oeuvres monumentales de Niki de Saint Phalle, papesse de la sculpture, du Nouveau Réalisme et de la performance, à l'occasion d'une rétrospective qui s'annonce carabinée.
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Garry Winogrand

Grand chroniqueur des Etats-Unis de l'après-guerre, Garry Winogrand s'inscrit dans la tradition de la photo de rue aux côtés de Walker Evans, Lee Friedlander ou Robert Frank. Un monstre du huitième art à (re)découvrir au Jeu de Paume à la rentrée prochaine.
Après Versailles, Beaubourg. Cet automne, le Centre Pompidou revient sur les trente-cinq ans de carrière de l'artiste américain le plus controvorsé (ou presque) de notre époque. Au programme : du kitsch dégoulinant, des objets fluo et des trucs qui brillent.
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Hokusai

On nous souffle dans l'oreillette qu'une vague d'estampes japonaises s'abattra sur le Grand Palais à la rentrée prochaine. L’occasion de plonger dans le monde flottant du maître de l’ukiyo-e : un Katsushika Hokusai dont l’écrasante modernité fascina tant les impressionnistes.

Réouverture du musée Picasso

Enfin. Après plusieurs années de travaux, le musée Picasso rouvrira ses portes au mois de juin. On attend impatiemment le lever de rideau : un hôtel Salé entièrement rénové, 3800 m2 d'espace d'exposition et 34 salles pleines à craquer de chefs-d'œuvre.
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30 ans de la Fondation Cartier

Pour fêter ses trente ans, la Fondation Cartier prévoit une grande exposition-anniversaire, qui devrait réunir une flopée d'artistes ayant participé à sa programmation culturelle depuis 1994. Peu de détails pour le moment. On en reparle dès qu'on en sait plus.

Ouverture de la Fondation Louis Vuitton

Ca devrait être l'un des grands événements de la rentrée prochaine. Au coeur du bois de Boulogne, le groupe LVMH inaugurera un édifice tout en voiles de verre dessiné par Frank Ghery, et destiné à accueillir des expositions d'art contemporain.

Et aussi...

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Expositions : prochainement
Expositions : prochainement
Une sélection d'événements à découvrir dans les semaines et mois à venir Gérard Garouste Composite, hybride, l’art de Gérard Garouste trace son chemin, entre peinture figurative et imagerie rêveuse, mythologique ou littéraire. Cette fois encore, ce grand admirateur de Duchamp et Picasso en appelle à Faust, au Golem ou à Don Quichotte pour raconter les tourments des hommes – et les siens au passage, puisque sous couvert de compositions oniriques, voire grotesques, ses toiles sont souvent des autoportraits. Et quand ce n’est pas la littérature, c’est le langage que Garouste déforme, s’amusant avec les expressions pour signer des allégories de l’humanité souvent réalisée à l’huile et sur des grands formats. Complétée par quelques sculptures, l’exposition de la galerie Daniel Templon réunira des toiles récentes de cet artiste qui débuta en réalisant la scénographie de son ami le metteur en scène Jean-Michel Ribes dans les années 1970. > Horaires : du lundi au samedi de 10h à 19h. Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, 'Ponte City' Le BAL présente le dernier projet du photographe sud-africain Mikhael Subotzky et de l'artiste Patrick Waterhouse, une épopée visuelle sur quatre décennies (1975-2013), autour de l’immeuble monumental qui domine le centre de Johannesburg et qui en est devenu le symbole : Ponte City.Incarnation de la prospérité au temps de l’apartheid et de la domination blanche, puis de l’effondrement du centre-ville dans les années 90 et enfin du renouveau multi-ethniq
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Raw Vision On pourrait parler pendant des heures des quatre-vingts artistes réunis à la Halle Saint-Pierre par la revue Raw Vision. Créé à Londres en 1989 par le peintre John Maizels, ce trimestriel est devenu, en vingt-cinq ans, la référence des courants alternatifs de l'art, participant à la médiatisation et à la reconnaissance d'une autre approche de la création – cet art brut, ou populaire ou outsider. Mais devant une telle profusion, on ne soulignerait que quelques noms, on en omettrait beaucoup trop, peinant à trouver des lignes directrices entre les portraits urbains gangstade Roy Ferdinand, les hachures d’une beauté perverse de Malcolm McKesson, l’art dense et minutieux de Johann Garber, les machines poétiques de Viljo Gustafsson, les installations ludiques de Tom Duncan ou les fusils faits de bric et de broc d’André Robillard.A l’image de l'existence de leurs auteurs, ces œuvres visionnaires, souvent mystiques, réalisées sur une multitude de supports, échappent à la norme. Ces amateurs ont trouvé dans l’art une manière de reconquérir leur identité, de passer de « malade » à « artiste » : beaucoup des invités de ‘Raw Vision’ ont séjourné en hôpital psychiatrique. Certaines de leurs œuvres nous sont même parvenues parce qu’elles avaient été conservées par les médecins, non pas pour leurs vertus artistiques mais pour illustrer les manifestations des pathologies dont ils étaient victimes (c’est le cas d’Andrew Kennedy).Exposition éblouissante, ‘Raw Vision’ est surtout un
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