1. Fondation Cherqui
    © Fondation Cherqui
  2. Fondation Cherqui
    © Fondation Cherqui
  3. Fondation Cherqui
    © Fondation Cherqui
  4. Fondation Cherqui
    © Fondation Cherqui

Critique

Fondation Cherqui

4 sur 5 étoiles
Dans un ancien labo, une folle collection d'art optique et cinétique de plus 5 000 œuvres
  • Art | Art contemporain
  • Paris et sa banlieue
  • Recommandé
Alix Leridon
Publicité

Time Out dit

Au numéro 61 de la rue Lécuyer, à Aubervilliers, juste en face d'une casse automobile, on passe devant un petit bâtiment carrelé de bleu et blanc, un poil abîmé par le temps. Difficile d'imaginer qu'à l'intérieur de cet ancien laboratoire pharmaceutique se trouve l'une des plus importantes collections privées d'art optique et cinétique au monde. C'est pourtant là qu'est installée la Fondation Cherqui, avec ses quelque 5 000 œuvres d'art accumulées au fil des ans par Jean Cherqui, depuis sa première acquisition d'une pièce de Carmelo Arden-Quin (figure majeure de l'abstraction géométrique en Amérique latine) en 1977. 

Si les œuvres y fleurissent et s'y épanouissent depuis plus de vingt piges, voilà à peine un an que le lieu est ouvert au public, chaque mercredi et dimanche, sur réservation. Sur place, c'est Mathias Chetrit, le petit-fils du collectionneur, qui nous ouvre la porte de ce drôle de monde de Nar(t)nia 2.0 (3615 mauvais jeu de mots), nous faisant basculer d'une rue quasi déserte, hantée par des Peugeot défoncées, à un labyrinthe d'œuvres qui s'amusent, chacune à leur manière, à déjouer la perception du spectateur. Les monolithes de néon du designer italien Ettore Sottsass y côtoient les trompe-l’œil du maître du genre Julio Le Parc, ainsi qu’une installation immersive de Thomas Canto. Au rez-de-chaussée, les visiteurs sont d'abord accueillis dans le “Vitamin bar”, une installation futuriste éclairée au néon par différentes œuvres, dont celle de Mathias Chetrit (alias Falcone) lui-même. À l'étage, une pièce remplie des ballons de l'artiste bolivien Gastón Ugalde façon piscine à boules (ou vestiaire d'EPS) offre ce parfait “Instagram moment” qui réjouira les collectionneurs de likes. Ici, aucun cartel “Ne pas toucher”, aucune barrière entre le spectateur et les œuvres, bien au contraire : on est gentiment invités à “taper dedans” ou à les caresser, dans la joie et la bonne humeur. 

Si la visite dure une heure, assurée par le maître des lieux officiant pour l'occasion en médiateur passionné, il est possible de rester se perdre un peu plus longtemps au milieu des miroirs, installations et voitures tunées qui ornent les couloirs. On est même invité à dépasser le cadre de l'exposition pour s'aventurer dans les ateliers d'artistes en résidence, et à les observer travailler. Parce qu'on est accueilli comme la famille par le propriétaire des lieux, et que la scénographie et ses petits cartels de papiers très do-it-yourself ressemblent plus à un décor de kermesse qu'à celui d'un musée, on finit d'ailleurs par s'y sentir presque comme chez soi. Et c'est peut-être ça, le trompe-l’œil le plus réussi de la Fondation Cherqui.

Infos

Adresse
61 Rue Lécuyer
Aubervilliers
93300
Transport
Métro Aubervilliers-Pantin Quatre-Chemins
Prix
13 €
Heures d'ouverture
Les mercredis et dimanches sur réservation.
Vous êtes propriétaire de ce commerce ?Connectez-vous et revendiquez le commerce
Publicité
Vous aimerez aussi
Vous aimerez aussi