« Je n’aime pas tout, mais c’est un travail quasi parfait. » Lancée par une visiteuse devant l’œuvre Chiens savants, cette phrase pourrait résumer à elle seule – et en moins de dix mots – notre ressenti face à cette exposition. Celle-ci se concentre sur la première période parisienne du plus oriental des peintres de Montparnasse, très productif entre 1913 et 1931.
Un conseil : prenez votre temps. Car, comme dans la tête de John Malkovich, il est difficile de rentrer dans l’univers foutraque et fascinant de ce personnage décalé, incompris, capable pourtant de susciter l’admiration des plus grands à l’instar de Pablo Picasso.
L’intérêt ? Une centaine d’œuvres rares issues de 45 collections privées et publiques, en provenance du Japon, des États-Unis et d’Europe. Avec, entre kitsch et inspiration nippone, une obsession pour les femmes, chats, natures mortes, enfants. Son égocentrisme aigu donne également lieu à plusieurs autoportraits, dont l’incontournable Portrait de l’artiste, devant lequel il faut absolument s’arrêter.
La grosse surprise de l’expo est planquée au sous-sol. Après avoir observé perplexes les œuvres du premier étage, on se retrouve scotchés en bas, dès la sortie d’escalier. Soudain, on se prend quatre toiles de trois mètres par trois en pleine figure, et notre bouche s’entrouvre. Le chef-d’œuvre s’appelle Grande Composition et ne pourrait mieux porter son nom.