A 30 ans tout pile, la Française Marguerite Humeau présente sa première exposition personnelle d’envergure au Palais de Tokyo. Une opportunité que l’artiste a bien méritée. Il faut dire que l’œuvre de la jeune femme, entre mythes, spéculations et fantasmes, séduit les spectateurs en leur proposant une expérience physique et sensorielle inédite. Mais Marguerite Humeau a beau créer un univers chimérique, réécrivant l’histoire, elle donne à ses réalisations une dimension rigoureusement scientifique. Afin d’être au plus près du ressenti authentique, chacun de ses projets inclut en effet une intense phase de recherches menée en collaboration avec de nombreux spécialistes.
Ainsi, pour édifier ‘L’Opéra des créatures préhistoriques’ – exposé dans le cadre de ‘FOXP2’ au Palais de Tokyo –, Marguerite Humeau a rencontré des paléontologistes, des zoologistes, des vétérinaires et des radiologues. L’objectif : ressusciter les chants d’animaux ancestraux, de mammouths notamment. « Comme une Indiana Jones de l’ère Google », selon sa propre expression, l’artiste a ensuite reconstitué des larynx en tubes de Plexiglas et membranes en latex. Des structures visuelles et sonores jamais vues jusqu’alors, qui embarquent le curieux pour un saisissant voyage vers des temps immémoriaux.