Monosourcils de tous les pays, cette info est pour vous ! Sapologue, féministe et communiste assumée, la célèbre artiste Frida Kahlo squatte le plus modeux des musées parisiens en plein fashion month. Si l’on craignait une énième expo aseptisée glamourisant l’image de Frida – dont la tronche ne cesse d’être collée sur des mugs et des magnets –, on vous rassure tout de suite : il n’en est rien.
Mise sous scellés au décès de l’artiste pendant cinquante piges par son mari, le peintre muraliste Diego Rivera, cette incroyable collection arrive pour la première fois à Paname. A travers un parcours thématique et quelque 200 objets provenant de la Casa Azul (la baraque de Frida à Mexico), on (re)découvre une artiste qui a fait de son corps sa plus grande œuvre d’art.
L’expo commence dans un sous-sol aussi sombre qu’un couplet de Damso, où lettres, bijoux et photos nous mettent dans la confidence. Tous témoignent « d’une vie cassée mais aussi du pouvoir qu’a l’art d’exorciser les drames », comme l’écrit Miren Arzalluz, directrice du palais et commissaire de l’expo. Blessée, trompée, amputée mais jamais découragée, elle portait ses corsets par obligation mais les peignait par conviction.
Passé cette galerie, le reste de l’expo nous plonge dans un univers bien plus lumineux : les tenues colorées de l’artiste nous pètent la rétine, contrastant avec l’intimité de la première partie. Cette section « fringues », c’est le visage que présente Frida Kahlo au monde, entre vêtements aux accents régionalistes, monosourcil iconique et identité de genre floue. Le parcours se conclut sur une « expo capsule » mettant en lumière l’influence massive de la Mexicaine sur la mode contemporaine. Zappez Londres et Milan, le seul défilé qui compte en ce moment se déroule au palais Galliera !